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Clabotinage

5 décembre 2011

Lundi, ciel gris, 5 décembre

Tout le monde sait à quoi ressemble un ciel gris, enfin, presque tout le monde.

Nourrir un blog me semble parfois d'une absurdité mesurable. La vérité c'est que souvent, nous n'avons rien de vraiment essentiel à livrer, rien qui ne soit fondamental. Je ne parle pas ici de «blogs» techniques ou qui sont liés à des techniques pointues que l'on souhaite partager. En somme lorsqu'on a que le plus ordinaire des quotidiens à «partager», on sait bien qu'il n'y a pratiquement presque rien à partager. Et puis, cette notion de «partage», si diluée dans les médias sociaux, si insignifiante.

J'avais demandé à deux amis de me signaler les coquilles qu'il auraient pu rencontrer (et il y en avait) dans un texte que je leur avais soumis. Tous les deux m'ont promis de le faire. Un mois s'est écoulé. Un si petit détail. Si petit qu'on l'a oublié. Les textes (ils sont peut-être ici, dans le «clabotinage blog»!) resteront sans corrections, avec leur coquilles, comme moi, dans la mienne. En soi, cela n'a pas d'importance mais, hors soi, si. Et j'aurais sans doute oublié moi aussi, de prendre la peine de signaler quelques coquilles à un ami qui me l'aurait demandé. Un si petit détail. On ne s'attarde pas à ces petits détails, on les prend pour acquis. On répond «oui» par politesse, ce qui n'altère nullement la valeur de notre amitié. L'absurdité des médias sociaux, d'internet vue sous cet angle nous permet sans doute de considérer les détails comme des fadaises qu'il vaut mieux oublier. Est-ce à dire que l'amitié alors, s'érigerait sur des fadaises? Je ne crois pas. Ce sont les fadaises qui s'accrochent à l'amitié, comme la poussière sur les meubles…

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20 novembre 2011

Inside Job (Film de Charles Ferguson)

Transcription du film de Charles Ferguson

Inside job

 

jackrussel Spot  

 

commentaires personnels par :

Jack Russel 
Transcription du film «Inside Job» écrit et réalisé par Charles Ferguson.

 

Les notes et les impressions du transcripteur seront toujours entre parenthèse et généralement en italique.

 

L’utilisation des majuscules ou de caractères en gras sert dans bien des cas à signaler une certaine dose d’exacerbation et d’irritation, autrement, inexprimables. Et si ces sélections sont en plus, surlignées, c’est que l’outrage est vraiment indescriptible, voire, condamnable.

Il est à noter aussi que les changements de scènes ou de plans ne sont pas signalés.


Matt Damon

La crise globale économique (le krach financier de la bourse de Wall Street) de 2008 aura coûté par dizaines de millions aux petits épargnants, leurs économies, leur fonds de pension, leur emploi et leur résidence..

 

L’Islande : 300, 000 habitants (plus ou moins), capitale : Reykjavik; une seule langue.

Produit intérieur brut : 13 milliards

Pertes bancaires : 100 milliards!

 

L’Islande est une démocratie stable avec un niveau de vie élevé et jusqu’à 2008, son taux de chômage et sa dette publique étaient extrêmement bas.

 

Gyfli Zoega (Professeur d’économie de l’université d’Islande)

—Elle dispose d’une infrastructure moderne, d’une énergie propre, d’une production alimentaire efficace, d’une gestion de la pêche par quotas, d’un bon système de santé et d’éducation. L’air y est pur, la délinquence très faible… un bon environnement familial.

 

Andri Magnason (auteur et cinéaste)

— On était presque «estampillés»… fin de l'histoire. Mais en 2000, le gouvernement lance un vaste plan de dérégulation (des banques) aux conséquences, désastreuses! D'abord pour l'environnement puis, pour l'économie.

Il commencera par laisser les multinationales comme ALCOA construire d’énormes usines d’aluminium pour l’exploitation des ressources hydro-électriques et géothermales.…

Un grand nombre de magnifiques terres hautes, aux couleurs spectaculaires sont géothermiques, alors…rien n’est sans conséquences!

 

Matt Damon

Au même moment le gouvernement privatise les 3 premières banques du pays. Résultat : un des plus grands exemples de dérégulation financière!

 

Anonyme

—On n’en peut plus! Comment ça a pu arriver?

Gyfli Zoega

—La finance a pris les commandes et elle a tout jeté par terre!

 

Matt Damon

En l'espace de cinq ans, ces 3 banques minuscules qui n'avaient jamais opéré à l'étranger empruntent 120 milliards de $, soit dix fois la valeur de l'économie Islandaise!

Les banquiers s’enrichissent entre eux et enrichissent leurs amis.

 

Gyfli Zoega

—La «bulle» était énorme, le prix des actions a été multiplié par 9. La valeur immobilière a plus que doublée. Cette «bulle» a engendré des gens comme Jon Asgeir Johannesson qui emprunte des milliards pour acheter des boutiques de luxe à Londres, ainsi qu’un jet privé (à rayures), un yatch de 40 millions et un penthouse à Manhattan!

 

Andri Magnason

—La presse titrait sans cesse : tel millionnaire a acheté telle société au Royaume-Uni ou en Finlande, en France, etc. Au lieu de dire «tel millionnaire a emprunté un milliard de dollars pour acheter telle société» et cet argent provient de votre banque (celle des petits épargnants qui économisaient, avant la dérégulation. Ces individus étaient surtout propriétaires d’énormes dettes qui avaient pour valeur, telle ou telle société! )

 

Gyfli Zoega

—Ces banques ont créé des FONDS MONÉTAIRES (sur le marché boursier) et elles ont conseillé à leurs clients d’y transiger leur argent (d’y investir). Une PYRAMIDE DE PONZI*, c’est gourmand. (*On alléchait les investisseurs par des taux de rendement sur de l’argent qu’on n’avait pas réellement et on remboursait l’intérêt d’un investisseur par celui d’un deuxième investisseur et ainsi de suite)!

 

Matt Damon

Des cabinets d’audit américains comme KPMG contrôlent les banques d’affaires Islandaises (On doit comprendre qu’il existait deux catégories de banques : celle des épargnants et les banques d’affaires) et ne voient rien à redire sur ces transactions exagérées. Les agences de notation (évaluation de la valeur des crédits) américaines encensent l’Islande (i.e. qu’elles laissent croire que les opérations sont fondées sur des valeurs réelles, alors que celles-ci sont délibérément gonflées)!

 

Sigridur Benediktsdottir (S.B. Investigatrice spéciale du Comittee Icelandic Parliament) – février 2007

—En février 2007 les agences de notation ont décidé de donner aux banques, la meilleure note possible (triple A) : AAA

 

Gyfli Zoega

—On a même vu nos gouvernements voyager avec les banquiers pour faire de la «com» (pour «communication ou, relations publiques : PR)!

 

Matt Damon

Quand les banques Islandaises s’effondrent, fin 2008, le chômage triple en six mois.

 

Gyfli Zoega

—Pas un Islandais n’en sort indemne…

Matt Damon

—Beaucoup ont perdu leurs épargnes?

Gyfli Zoega

—Oui, c’est exact.

 

Matt Damon

—L’autorité de régulation (Financial Supervisory Authority), censée protéger les citoyens n’a rien fait?

Gyfli Zoega

—Prenez deux avocats de l’Autorité (FSA) qui allaient dans une banque pour évoquer un problème… En arrivant, il voyaient 19 SUV (4 X 4) et en entrant dans la banque, ils faisaient face à 19 avocats (des banques) fins prêts à démonter tous leurs arguments! Et s’ils étaient bons, on leur proposait un boulot…!

 

Matt Damon

—Un tiers des membres de l’Autorité de régulation sont débauchés par les banques…

Gyfli Zoega

—Mais c’est un problème universel. C’est pareil à New-York, non?

  

SONY PICTURES CLASSICS PRESENTS A CHARLES FERGUSON FILM : INSIDE JOB

  

Matt Damon

—Que pensez-vous des salaires actuels de Wall Street?

Paul Volcker (Ex président de la Réserve Fédérale) (un nom qui laisse croire que la Réserve Fédérale est une institution gouvernementale alors qu’elle appartient à des intérêts privés, biens «dilués»)

—Excessifs!

Matt Damon

—On me dit qu’il est extrêmement difficile pour le FMI (Fonds Monétaire International) de critiquer les États-Unis?

 

Dominic Straus-Kahn (Alors directeur du FMI)

—Je ne dirais pas ça… J’en ai entendu certains dire «nous regrettons profondément d’avoir enfreint la loi américaines»… Incroyable la quantité de cocaïne que Wall-Street peut consommer un soir de semaine…

 

George Soros (Milliardaire, financier philanthrope)

—J’ignorais la notion de «Couverture de Défaillance». Je suis de la vieille école! (La notion de couverture de défaillance est une forme d’assurance sur des opérations risquées).

 

Matt Damon

—Larry Summers aurait-il exprimé le moindre remords?

Frank Barney ( PDG de la Commission Parlementaire des Services Financiers)

—Je ne suis pas confesseur!… L’État se contente de faire de chèques. Voilà pour le plan A, le plan B, le plan C…

 

Matt Damon

—Souhaitez-vous un contrôle juridique des hauts fonctionnaires?

David McCormick (Sous-secrétaire au Trésor sous l’administration Bush fils)

—Non…

 

 

Matt Damon

—Trouvez-vous que les rémunérations du milieu de la finance soient raisonnables?

Scott Talbot (Chef lobbyiste de la Table Ronde des Services Financiers) (Le plus puissant lobby des banques, pour faire pression sur l’État afin d’empêcher tout régulation des comportements des banquiers et des traders)

—Si elles sont méritées, oui!

Matt Damon

—Vous avez aidé ces gens à tout faire sauter?

Scott Talbot

—On peut dire ça…

 

Andrew Sheng (Président de la Commission de Régulation Bancaire Chinoise)

Ils s’allouaient d’énormes profits personnels au détriment (et à partir des épargnes des…) citoyens.

 

Lee Hsien Loong (Premier ministre de Singapour)

Quand on croit pouvoir créer à partir de rien (financièrement parlant), difficile de résister à la tentation!

 

Christiane Lagarde (Ministre Française de l’Économie, de l’Industrie et de l’Emploi)

—Beaucoup hélas! Veulent reprendre leurs vieilles habitudes d’avant la crise, ce qui m’inquiète!

 

Gillian Tett (Rédactrice en chef au USA Financial Times) —Je recevais de nombreux courriels anonymes de banquiers disant : «ne me citez pas, mais je suis très inquiet!»

Matt Damon

—Selon vous, pourquoi ne lance-t-on pas d’enquête plus systématique (sur ces dérives bancaires)?

 

Nouriel Roubini (Professeur à la NYU Business School)

—Parce qu’on trouverait les fautifs!

 

Matt Damon

—La Colombia Business School aurait-elle un problème de conflits d’intérêts?

Glen Hubbard (Conseiller de Bush et doyen de la Colombia Business School)

—Je ne vois pas… je ne crois pas?!

 Eliot Spitzer (Ex gouverneur et procureur de N.Y.)

—Les Régulateurs n’ont rien fait. Ils pouvaient poursuivre les affaires que j’avais ouvertes. Ils ont refusé! (Pourquoi?)

 

Matt Damon

Le 15 septembre 2008. Ce weekend, Lehman Brother’s, prestigieuse banque d’affaires a dû se déclarer en faillite! Une autre, Merrill Lynch, a été obligée de se vendre.

Les bourses chutent suite aux rebondissements dramatiques (de la faillite de Lehman)… Panique!

En septembre 2008, la faillite de la banque américaine Lehman Brother’s et l’effondrement du plus grand assureur au monde AIG (American International Group) déclanchent une crise financière globale (qui a des répercussions sur tous les continents). Les bourses Asiatiques ont «dévissé» une dégringolade…

La plus forte baisse de l’histoire…

Les indices (boursiers) continuent de plonger suite à la chute de Lehman.

 

Anonyme

—La banque doit nous rembourser! Pas de compromis!

 

Matt Damon

—S’en suit une récession mondiale qui coûtera des dizaines de billions de $, fera 30 millions de chômeurs et doublera la dette publique des É.U.!

 

Nouriel Roubini

—Le coût de cette crise? Destruction des patrimoines boursiers et immobiliers; destruction de revenus, d’emplois… Cinquante millions de personnes de par le monde pourraient redescendre sous le seuil de la pauvreté… C’est vraiment une crise extrêmement coûteuse (et peut-être même souhaitée par certains intérêts financiers silencieux et invisibles, propriétaires de la Réserve Fédérale).

 

Matt Damon

Cette crise n’est pas accidentelle… Elle est causée par une industrie (financière) qui tourne en roue libre (sans régulation et sans réglementation éthique).

Depuis les années 1980, l’essor de la finance américaine provoque des crises de plus en plus graves. Chaque crise faisant de plus en plus de dégâts, tandis que le secteur de l’industrie financière gagne de plus en plus d’argent!

 

PREMIÈRE PARTIE : COMMENT EN SOMMES-NOUS ARRIVÉS LÀ!

 

Matt Damon

Après la grande dépression (de 1929) Les É.U. Connaissent 40 ans de croissance économique sans aucune crise financière. Le secteur financier est alors, très règlementé. La plupart des banques de dépôts régulières sont surtout locales et ont interdiction de spéculer avec les épargnes des clients. Par ailleurs, les banques d’affaires qui interviennent en bourse sont de petites sociétés en «nom collectif» privées.

 

Samuel Hayes (Professeur émérite en investissements de la Harvard Business School)

—Traditionnellement dans une banque en «nom collectif» les associés apportaient l’argent et, bien entendu, surveillaient de très très près leurs investissements. Ils voulaient prospérer sans «jamais mettre leur ranch en jeu»…

 

Matt Damon

Paul Volker travaille au Département du Trésor (Treasury Department) puis dirige la Réserve Fédérale (qui émet des bonds ou, si l’on veut, fabrique de l’argent à partir de rien) de 1979 à 1987. Avant de servir l’État, il était économiste financier à la Chase Manhattan Bank…

 

Paul Volker

—Quand j’ai quitté la Chase, pour aller au département du trésor, je devais gagner dans les 45, 000 $ par an.

Matt Damon

—45,000 par an!

Morgan Stanley avait en 1972 environ 110 employés en tout, un bureau et un capital de 12 millions de dollars.

Aujourd’hui, Morgan Stanley a 50,000 employés et un capital de plusieurs milliards et des bureaux de par le monde.

Dans les années 1980, l’industrie financière explose en s’introduisant à la bourse (publique). Ces banques d’affaires récoltent des fortunes inimaginables (en «stock money»)! Les gens de Wall-Street ont commencé à s’enrichir.

 

Charles Morris (Auteur de Two Trillions Dollars Meltdown)

—J’avais un ami de chez Merril Lynch… Dans les années 1970 il était conducteur de train le soir car il avait trois enfants et ne s’en sortait pas avec son salaire de trader… En 1986 il gagnait des millions, persuadés que c’était dû à son intelligence…

 

Ronald Reagan

—«Notre premier devoir devant la Nation est de rétablir notre prospérité économique…» (Vraiment?)

 

Matt Damon

En 1981, le président Reagan nomme comme secrétaire au trésor, le  PDG (ceo) de la banque d’affaires Merrill Lynch, Donald Reagan (lien de parenté?)


Donald Reagan

—«Wall-Street» et le président (Ronald Reagan) ont la même optique. Les décideurs de Wall-Street disent qu’ils soutiennent le président à 100%!

 

Matt Damon

L'administration Reagan, avec l'aide d'économistes et de lobbyistes (financiers) ouvre une période de 30 ans de DÉRÉGULATION financière,(Une sorte de «free-for-all» pour les institutions financières) de DÉRÈGLEMENTATION des sociétés d'épargne et de crédit QUI LEUR PERMET DE FAIRE DES PLACEMENTS BOURSIERS À RISQUE (avec l'argent des petits épargnants, évidemment!).

Au cours de la décennie, des centaines de sociétés d'épargne (avides et mal éclairées) font faillite. Cette crise coûte aux contribuables 124 milliards de $ et, à nombre de gens, l'épargne et l'économie de toute une vie de travail (et de précautions…).

Peut-être le plus grand hold-up de note histoire, faite par les banques elles-mêmes!

 

Des milliers de cadres de ces sociétés vont en prison pour vol. Parmi ces cas les plus graves, celui de Charles Keating… En 1985, quand les régulateurs ouvrent leur enquête (du temps où les activités bancaires étaient régulées et règlementées), Keating engage un économiste, Alan Greenspan, pour le défendre.

Greenspan vante les projets et la compétence de Keating ne voyant aucun risque à le laisser placer l’argent de ses clients (pas son argent propre, mais celui des épargnants honnêtes et confiants) dans un système pourri et merdique!

Keating aurait versé 40,000 $ à Greenspan. (pour valider et blanchir sa réputation aux yeux des régulateurs).

Keating est emprisonné peu après. Quant à Alan Greenspan, le président Reagan lui confie la direction de la Banque Centrale Américaine! (On se demande si les présidents américains sont quelque peu lettrés ou informés? Comment choisissent-ils leurs conseillers ou, qui les leur impose? Où, sont-ils simplement des marionnettes… mais qui tire les ficelles?)

Greenspan est aussi confirmé à ce rôle par Clinton et Bush…

 

Sous l’administration Clinton, Greenspan poursuit la dérégulation avec les secrétaires au Trésor Robert Rubin (ex  PDG de la Banque d’affaires Goldman Sachs) et Larry Summers (professeur d’économie à Harvard)!

 

La finance à Wall-Street vu son pouvoir dû à ses lobbies, son argent, a, peu à peu colonisé le monde politique républicain (et même démocrate).

 

À la fin des années 1990 le secteur financier se concentre sur des firmes géantes (consolidées). La faillite de l’une d’entre elles pouvant menacer l’effondrement de tout le système et, l’administration Clinton les aide à grandir encore!

En 1998, Citicorps et Travelers fusionnent pour former Citigroup, la plus grande société financière au monde. Cette fusion («merger») viole la loi «Glass-Speagall» votée après la grande dépression, qui interdit aux banques de dépôts de se livrer à des placements à risque.

 

Robert Gnaizda (Ancien directeur du Greenlining Institute)

—Il était illégal de racheter Travelers. Greenspan n’a rien fait, rien dit. La FED (Département de la Finance) a accordée une loi dérogatoire d’un an puis ensuite, on a fait voter la loi!

 

Matt Damon

En 1999, pressé par Summers et Rubin le congrès vote la loi «Gramm-Leach-Bliley» surnommée : «loi de secours à Citigroup»!

Cette loi abroge (annule) celle de Glass-Steagall et ouvre la voie à d'autres fusions (de fait, dangereusement illégales mais «relégalisées» par les pressions des arnaqueurs Greenspan, Summers, et Rubin – opinion très personnelle).

 

Robert Rubin deviendra vice-président de Citigroup (Hé! N'est-ce pas étonnant?) et recevra un indemnité (sorte d'enveloppe brune…) de 126 millions $…

(Il a refusé d'être interviewé) (C'est délirant!)

 

Willem Buite (Citigroup chief economist)

—Les banques grandissent parce qu’elles aiment la force des monopoles… et la force des lobbies. Elles savent que si elles grandissent trop, on LES RENFLOUERA!!! (alors elles se foutent de tout et vont même jusqu’à faire faillite, justement pour cette raison d’impunité. Qui sur terre peut échapper à la justice? Personne sauf les banques; c’est tout de même étonnant… et hallucinant!).

 

Georges Solos (Chairman of Soros Fund Management)

—Les marchés (trade-markets) sont par nature instables ou du moins, potentiellement instables, Une bonne métaphore est celle des pétroliers. Les pétroliers sont immenses, très longs et il faut donc les «cloisonner» pour éviter que le pétrole agité par la houle ne fasse chavirer le navire. La conception du navire doit tenir compte de ce risque… Après la dépression (de 29) les règlementations ont instauré ces «cloisons étanches». Par contre, la dérèglementation (de Reagan à Clinton) a sonné la fin de ce cloisonnement (sécuritaire).

 

Matt Damon

À la fin des années 90, la crise suivante a fait éclater ces cloisons.

Les banques d’affaires alimentent une énorme «bulle internet» qui sera suivie par un krach en 2001 causant pour 5 milliards (trillions, en anglais) de pertes sur les placements boursiers.

La SEC (??), l’agence fédérale créée pendant la dépression pour réguler les banques d’affaires n’a rien fait!

 

Elliot Spitzer (N.Y Attorney General)

—Vu l’inaction totale de l’État Fédéral et l’échec flagrant de «L’AUTO-DÉRÉGULATION» (i.e de l'autorisation que les banques se sont accordée, avec l'aide des lobbyistes de faire ce que bon leur semblait, sans risque de conséquences), d'autres doivent adopter les mesures de protection nécessaires.

 

Matt Damon

L'enquête d'Elliot Spitzer révèle que les banques ont soutenu des sociétés internet vouées à l'échec!

Les analystes financiers étaient payés à commission et ce qu'ils disaient en public ne reflétait pas ce qu'ils disaient en privé! (Bref, ils mentaient délibérément aux investisseurs sur la valeur réelle des placements internet afin de vendre davantage et de mousser leurs commissions).

Infospace, qui avait reçu la meilleure note (AAA) a été qualifiée par un analyste de «déchet merdique».

Excite était aussi très bien cotée (par les notateurs, ceux qui déterminent la cote d'un produit boursier) en bourse mais les analystes en fait, la considéraient comme «une vraie merde»…!

 

Elliot Spitzer

—La ligne de défense adoptée par de nombreuses banques d'affaires n'était pas de vous dire que «vous aviez tort» mais plutôt : «ils le font tous!», on le sait. Il ne faut pas se fier aux analystes. (Une forme d'excuse pour se blanchir les mains puisqu'elles sont de collusion avec les analystes [en le payant] pour vendre «leur merde»!)

 

Matt Damon

En décembre 2007, dix banques transigent à hauteur de 1.4 milliard de $ au total et promettent de s'amender (Peut-on vraiment les croire sincères et capables d'un tel repentir?!)

 

Matt Damon

—Cela ne vous gêne pas que plusieurs de vos membres aient commis de vastes escroqueries?

Scott Talbot

—Soyez plus précis…

Matt Damon

—OK!… Ah…

Scott Talbot

—L'escroquerie ne doit pas être tolérée (dit-il de façon très obséquieuse…). Point!

 

Annonceur aux nouvelles

—Un milliard d'amendes…

 

Matt Damon

Depuis la dérégulation, avec la dérèglementation, les GRANDES BANQUES FONT DU BLANCHIEMENT, ESCROQUENT LEURS CLIENTS ET TRAFIQUENT LEURS COMPTES ENCORE ET ENCORE!

JP Morgan achetait des hauts-fonctionnaires.

JP Morgan, accusée de corruption…

Riggs Bank, blanchissait de l'argent pour le dictateur Chilien Pinochet…

Le Crédit Suisse achemine des fonds pour financer le nucléaire Iranien et elle finance aussi l'industrie spatiale Iranienne qui construit des missiles…

Toute l'information reliée à l'Iran a été effacée des dossiers bancaires…

La Banque Suisse est condamnée à une amende de 536 millions.

Citibank «exfiltre» (blanchit) l'argent de la drogue du Mexique…

  

Enquêteur de la commission d'enquête du Congrès Américain.

—Lui avez-vous dit qu'elle devait «perdre» tous les documents liés au compte?

 

Albert Misan (V.P. De Citibank) sous enquête

—C'était une plaisanterie… C'était tout au début. (Au début de quoi?) JE ne disais pas ça sérieusement…

Freddie-Mac : Accounting fraud; Fine (amende et sanction) : 125 millions $

Fannie-Mae : Accounting fraud; Fine (amende et sanction) : 400 millions $

 

Matt Damon

Entre 1998 et 2003, Fannie-Mae gonfle ses revenus de plus de 10 milliards de $…

 

Franklin Raines (Ex directeur du Budget sous Bill Clinton; il touche plus de 53 millions de bonus : pourquoi?)

—Ces règles comptables sont très complexes (Mon oeil! Elle sont plutôt bien trafiquées!) et demandent des arbitrages qui divisent les experts (en magouilles).

UBS Fraud : Fined 780 millions

 

Matt Damon

L'UBS, accusée d'évasion fiscale pour de (riches) clients américains, refuse de collaborer avec le gouvernement américain (sous prétexte du droit à la confidentialité de leurs clients).

 

Juge (de la commission d'enquête)

—Fournirez-vous des noms?

Accusé

—Dans le cas d'un traîté, non!

Juge (de la commission d'enquête)

—Vous avez admis être impliqué dans une fraude…

 

Matt Damon

AIG (American International Group) transigeait à hauteur de 1.6 milliards de $. Les banques ont participé à la fraude d'Enron.

Citibank, JP Morgan et Merrill Lynch ont aidé Enron à dissimuler la fraude (de 385 millions de $). Elles sont condamnées à des amendes sans précédent mais elles n'ont pas pour autant à admettre leurs malversations!

  

Scott Talbot

—Vu le nombre de produits et de clients, des erreurs se produisent (mais certainement! Quel euphémisme! Dans la finance il semble y avoir un niveau de criminalité très particulier)

 

Matt Damon

Quand peut-on dire que Cisco, Intel, Google, Apple ou IMB… O peut opposer le secteur «high-tech» à la finance… Mais pourquoi?

Le secteur «high-tech» est par essence créatif. La «valeur ajoutée» et les revenus naissent de la création de nouveautés.

Au début des années 1990, la dérégulation et les progrès technologiques génèrent des produits financiers (i.e. Des spéculations basées sur des prévisions hypothétiques et purement arbitraires) qu'on nomme (pompeusement) DÉRIVÉS (Derivatives, en anglais).

Les économistes et les banquiers affirment «qu'ils sécurisent les marchés» (fondés sur de telles spéculations artificielles de l'ordre du «relatif», de l'arbitraire et de la fiction!), mais en réalité, ils les déstabilisent!

 

Andrew Sheng (Président de la Commission de Régulation Bancaire Chinoise)

—Depuis la fin de la Guerre Froide beaucoup d'anciens physiciens et mathématiciens ont concentré leur talent, non plus au développement de technologies de guerre froide, mais sur le marché financier…

 

Matt Damon

—Avec les banques et les fonds, ils ont créé d'autres armes…

 

Andrew Lo (Professeur et directeur de Mit Laboratory for Financial Engeneering)

—Les régulateurs, les politiciens et le monde des affaires n'ont pas mesuré les risques (ou, si l'on préfère, les menaces pour la stabilité du système financier) de l'innovation financière.

 

Matt Damon

Avec leurs «produits dérivés» les banquiers jouent (misent) avec tout. Ils parient sur les cours du pétrole, la faillite de telle entreprise et même sur la météo!

À la fin des années 90, les «dérivés» constituent un marché non règlementé de 50 milliards de $.

En 1998, quelqu'un tente de les règlementer.

Brooklsey Born, issue de la faculté de droit de Stanford est la première femme à diriger une revue juridique spécialisée dans les «dérivés» chez Arnold & Porter.

Elle sera placée par Clinton à la tête de la CFTC (Committee Future Trading Commission)… qui supervise les marchés à terme et ceux des «dérivés»!

 

Michael Greenberger (Ex directeur adjoint du CFTC)

—Brookley Born m'a demandé de la rejoindre… Nous avons estimé que c'était un marché qui pouvait s'avérer «déstabilisant»

 

Matt Damon

En mai 1998, le CFTC propose une réglementation des dérivés. Le département du Trésor De Clinton, Réagit sans tarder…

 

Michael Greenberger (Ex directeur adjoint du CFTC)

—J'entrais justement dans le bureau de Born alors qu'elle raccrochait le téléphone. Son visage était blême. Elle m'a regardé et elle a dit : «c'était Larry Sunmers». Il y avait 13 banquiers dans son bureau. De façon très brutale, Summers lui a ordonné d'arrêter les procédures de réglementation.

 

Satyajit Das (Derivatives Consultant, Author, Trader)

—Les banques comptaient sur les revenus de ces activités… D'où un combat de titans pour empêcher toute réglementation.

Matt Damon

Peu après le coup de fil de Summers, Greenspan, Rubin et le président de la SEC, Arthur Levitt condamnent Collectivement Born et recommandent de ne pas règlementer les «dérivés».

 

Greenspan

La règlementation des transactions (boursières) des «dérivés» négociées de façon privée (mais toujours avec l'argent des contribuables) par des «professionnels» (de l'arnaque, on n'en doute pas) est INUTILE!

 

Frank Barney

—Born a hélas, été désavouée par l'administration Clinton (et dans l'intérêt de qui?) puis, par le congrès (qui manipule le congrès?)

En 2000, le sénateur Phill Gramm s'est acharné à faire voter une loi soustrayant les «dérivés» à la réglementation.

 

Phill Gramm (Sénateur)

—«Unifier les marchés, alléger la réglementation (i.e. laisser libre cours aux débandades de la finance)… Je crois qu'on doit le faire!»

 

Matt Damon

Après son séjour au Sénat, Gramm devient vice-président de l'UBS. Depuis 1993, son épouse Wendy siégeait au Conseil de l'administration d'ENRON… (Quelle coïncidence!)

 

Larry Summers

—Notre grand espoir c'est de progresser cette années vers une loi qui de façon appropriée contribuera à sécuriser juridiquement, les «dérivés» de «gré à gré».

 

Matt Damon

Par la suite Larry Summers gagnera 20 millions de $ en conseillant (sans contraintes légales) un fonds de produits dérivés… (Restons stoïques!)

 

Alan Greenspan

—Je me suis associé à tous les propos de Summers…

 

Matt Damon

En décembre 2000, le Congrès vote la LOI DE MODERNISATION DES MARCHÉS À TERME, rédigée avec l'aide des (devinez qui?…) lobbyistes!

 

Frank Partnoy (Professeur à l'Université de Californie)

—Après «ça», c'était la FOLIE! L'utilisation des «dérivés» et l'«innovation financière» (quel magnifique euphémisme!) ont totalement explosé après 2000!


Bush (G.W. Junior)

—(Il prête serment lors de son investiture) «So, help me God!» (et il en aurait besoin, de cette aide divine; il aurait surtout besoin d'un cerveau…).

 

Matt Damon

À l'entrée en fonction de Bush en 2001 la finance américaine était plus rentable, plus concentrée et plus puissante que jamais.

Les leaders de ce secteur industriel (oui, «l'industrie de la finance»; la fraude et le crime sont des industries. Si seulement les gouvernements savaient ça!) sont réduites à

• Cinq banques d'affaires  :

Goldman Sachs

Morgan Stanley

Lehman Brother's

Merrill Lynch

Bear Sterns

• Deux conglomérats financiers :

Citigroup

JP Morgan

• Trois sociétés d'assurances :

AIG

MBIA

AMBAC

• Trois agences de notation (évaluation des cotes) :

Moody's

Standard & Poor's

Fitch

et toutes, (ces merdes) liées par la chaîne de Titrisation (évaluation des titres boursiers ou, cotes). Un système offrant des billions en crédits immobiliers et autres… (merdes «dérivées»).

Les hypothèques se transforment pour ainsi dire et de façon insidieuse, en «valeurs» qui peuvent êtres cotées à la bourse en se diversifiant sous divers titres!

 

Matt Damon

… à des investisseurs du monde entier!

 

Frank Barney

—Il y a trente ans, pour un prêt immobilier le prêteur (la banque de crédit locale) s’attendait à être remboursée. On empruntait et il fallait rembourser. Depuis la Titrisation un prêteur n’assume plus le risque d’une défaillance (son emprunt est transformé en «titre boursier» et par conséquent n’importe quel investisseur peut «miser» dessus!)

 

Matt Damon

Anciennement (dans le système régulé) un propriétaire payait son crédit tous les mois. Le crédit s’étalant sur des décennies, les prêteurs étaient prudents. À présent, (depuis la dérégulation) les prêteurs cèdent (à leur insu) leur crédit (qui voudrait acheter un «crédit» à vrai dire et pourquoi?) à des banques d’affaires.

Celles-ci agrègent (regroupent) des milliers de crédits (sous forme d’hypothèques ou autres titres) pour créer des dérivés complexes (abracadabrants) : LES OBLIGATIONS ADOSSÉES À DES ACTIFS ou, CDO(Collaterized Depth Obligations)!

Les banques d’affaires (ou/et d’épargnes et de crédit) revendent ensuite ces CDOs à des investisseurs (affairés à la bourse)!

Désormais on rembourse son crédit immobilier à des «investisseurs du monde entier»! LES BANQUES PAIENT DES «NOTATEURS» (évaluateurs de cotes ou si l’on préfère, arnaqueurs à la gomme et au solde des banques!) POUR ÉVALUER (gonfler) les CDO. Beaucoup obtiennent les plus hautes évaluations (3-A), prisées par les investisseurs et par les fonds de pension qui n’ont le droit d’acheter que des valeurs sûres (sans se demander si ces valeurs sont délibérément falsifiées; comment pourraient-ils le savoir?). Ce système est une bombe à retardement!

Les prêteurs ne veillent plus à la solvabilité de l’emprunteur et ils accordent des prêts plus risqués.

Les banques d’affaires n’y veillent pas non plus et plus elles vendent des CDO, plus leurs profits sont élevés.

Et les agences de notation, payées par ces mêmes banques ne sont pas responsables en cas de «notation erronée». (Les système est bien fait, n’est-ce pas!). (Ces agences à la con servent de boucliers aux banques!).

 

Gillian Tett

—Il n’y avait ni «responsabilité», ni «règlementation». C’était donc le feu vert à la multiplication des prêts!

 

Matt Damon

—Entre 2000 et 2003 le nombre annuel de prêts immobiliers a quadruplé!

 

Anonyme

—   Les acteurs de la titrisation, de bout en bout de la chaîne, se moquaient de la qualité du prêt. Ils voulaient AUGMENTER LE VOLUME DE LEURS VENTES POUR AUGMENTER LEURS COMMISSIONS.

 

Matt Damon (s’adressant à Gillian Tett)

—Au début des années 2000  on a assisté à une montée en flèche des «crédits-à-risques», les «subprimes». Mais, une fois ces subprimes agrégés en CDO, beaucoup obtiennent encore une évaluation 3-A!

Il aurait été encore possible de créer des produits dérivés ne comportant pas de risques, avec un système de franchise et avec une limite sur le risque qui peut être encouru? Ils ne l’ont pas fait.

 

Gillian Tett

—Non et avec le recul, ils auraient dû.

Matt Damon

—Ils savaient qu’ils prenaient des risques?

 

Anonyme

—Je crois que oui.

Les banques d’affaires privilégiaient les subprimes (des rachats de dettes immobilières) du fait de leur taux élevé, ce qui entraîne une forte augmentation des prêts abusifs.

On proposait sans raison des subprimes coûteux, souvent à des gens qui ne pouvaient les rembourser.

 

Robert Gnaizda

—Les commissions incitatives («incentives» en anglais) que les banques payaient à leurs courtiers de prêts étaient basées sur la vente de produits les plus rentables, qui étaient des prêts abusifs (usuriers).

 

Eric Halperin (Directeur des prêts, Washington DC)

—Si le banquier veut plus d’argent il vous collera un subprime!

 

LA BULLE – 2001, 2007

 

Matt Damon

D’un coup, chaque année, des centaines de milliards affluent dans la chaîne de titrisation. Avec ce crédit facile, les ventes immobilières et les prix s’envolent. Résultat : la plus grosse BULLE FINANCIÈRE de l’histoire!

 

Anonyme

—L’immobilier c’est réel : on voit son bien, on vit dedans on le loue.

 

Charles Morris

— Le marché immobilier a explosé sans raison (vraiment?). L’appétit pour le crédit du secteur de la finance déterminait ce qui faisaient les autres.

La dernière bulle immobilière datait des années 1980. La hausse des prix avait été relativement faible. Néanmoins cette bulle avait créé une récession assez grave. Entre 1996 et 2006, les prix ont doublé (en 2007 : augmentation des prix de 194 %)!

Pour 500 $ la place, ils sont venus apprendre comment acheter leur part de rêve américain.

 

Robert Gnaizda

—Goldman Sachs, Bear Sterns, Lehman Brother’s, Merril Lynch étaient toutes de la partie (de connivence). Les prêts subprimes sont passés de 30 milliards par an à plus de 600 milliards en 10 ans! ILS SAVAIENT!

 

Matt Damon

Countrywide Financial, le premier pourvoyeur de subprimes, a octroyé des prêts pour un total de 97 milliards de $, générant ainsi un profit de plus de 11 milliards $.

À Wall-Street les bonus annuels grimpent en flèche. Les traders et les  PDG (en anglais : ceo ; pour Chief Executive Operator) gagnent des sommes faramineuses durant la bulle.

Lehman Brother’s Est un gros souscripteur de subprimes et son  PDG, Richard Fuld empoche 485 millions de $

 

Nouriel Roubini

—À Wall-Street, cette bulle de crédit immobilier générait des centaines de milliers de profit. En 2006, environ 40 % des bénéfices des sociétés du S&P500 provenaient des institutions financières.

 

Martin Wolf (Commentateur-éditorialiste du Financial Times)

—Ces profits n’étaient pas réels. C’était de l’argent virtuel créé par le système et comptabilisé comme un revenu!

Deux, trois ans plus tard, il y a défaillance et on efface tout! Je qualifierais ça avec le recul, au niveau national et même mondial, d’énorme pyramide de Ponzi!

 

Matt Damon

La loi de protection sur la propriété résidentielle permet à la réserve fédérale de réguler le secteur des prêts immobiliers. Mais le président de la FED (l’enculé de Greenspan!) refuse de le faire!

 

Frank Barney

—Greenspan a dit «idéologiquement, je suis contre»! (IDÉOLOGIQUEMENT!!!!)

 

Matt Damon

Pendant 20 ans, Robert Gnaizda préside Greenlining, une puissante association de consommateurs, Il rencontre alors régulièrement Greenspan.

 

Robert Gnaizda

—On lui a cité Countrywide et ses 150 différents prêts complexes à taux variables. Il (Greenspan) m’a dit : «même avec un doctorat en mathématiques on ne peut pas les comprendre suffisamment pour SAVOIR CE QUI EST BIEN ET CE QUI NE L’EST PAS!»

On a cru qu’il prendrait des mesures, mais au fil de la conversation c’était clair qu’il était prisonnier de son idéologie! (Quelqu’un lui tenait les couilles, mais qui?)

On a revu Greenspan en 2005… Souvent on le voyait deux fois l’an, mais toujours au moins une fois l’an. Il n’a jamais changé d’avis.

 

Christophe Coy (Directeur de la Sec : Security and Exchange Commission)

—Dans ce monde fascinant des communications immédiates, LA LIBRE CIRCULATION DES CAPITAUX contribue à la plus grande prospérité (ah oui? Pour qui, les banques?) jamais connue!

 

Matt Damon

La SEC n’a mené aucune enquête sur les banques d’affaires durant la bulle.

 

7 octobre 2008

 

Commission d’Enquête

—146 postes ont été supprimés au service du contrôle de la SEC… C’est aussi ce que vous avez dit?

 

Lynn E. Turner (Ex chef comptable à la SEC)

—Oui, je crois qu’il y a eu un écrémage systématique, peut importe le terme, de la structure et de ses moyens, par des réductions d’effectifs (Ah! Si seulement La SEC pouvait disparaître!)

Le service de gestion des risques de la SEC a été réduit à une personne (c’est bien suffisant…!), c’est bien ça?

Quand ce monsieur partait, il pouvait éteindre la lumière!

 

Matt Damon

Durant la bulle, les banques d’affaires s’endettent pour acheter plus de prêts et créer plus de CDO. Le ratio entre l’argent emprunté et les fonds propres à la banque s’appelle LEVIER (LEVERAGE en anglais). Plus une banque emprunte, plus son levier est élevé. En 2004, Henry Paulson ( PDG de Goldman Sachs – désolé, mais c’est un autre enculé) pousse la Sec à assouplir la LIMITATION du levier afin de permettre aux banques de multiplier leurs emprunts. (Jusqu’où va la folie de la cupidité?)

 

Kenneth Rogoff (professeur d’économie à Harvard)

—La SEC, comme par hasard, a permis aux banques de JOUER beaucoup plus gros. C’était un NON-SENS, de la PURE FOLIE! J’ignore pourquoi ils ont fait ça? (Faut demander aux lobbyistes, ils ont la réponse!)

 

Le 28 avril 2004 la SEC se réunit dans le but de SUPPRIMER LA LIMITATION DE LEVIER!…

 

Harvey J. Goldsmith

—On s’est dit «c’est les gros poissons…», c’est vrai. Mais du coup, si ça tourne mal, ce sera une vraie CATASTROPHE. (La boulimie conduit toujours vers une catastrophe)

 

Anette Nazareth

—À ce niveau on a affaire aux institutions financières les plus pointues.

 

Roel C. Campos («commisionner»)

—Ce sont les plus grands ACTEURS (oui, de vrais clowns!) Du secteur des dérivés. On a demandé à certains s’ils étaient confiants…

 

Anette Nazareth

—Les firmes estimaient que le chiffre était approprié (quel chiffre?)

William Donaldson (juge à la commission d’enquête)

—La commission vote les règles proposées par ses services?

Anette Nazareth

—Oui, tout à fait, à l’unanimité.

 

Daniel Alpert (Westwood Capital)

—L’effet de levier dans le système financier est devenu totalement effrayant, Les banques allaient jusqu’à des ratios de 33 pour 1 (33:1) et donc, une petite baisse de 3% de leurs actifs et c’était la faillite!

 

Matt Damon

—il y a une autre bombe à retardement dans le système : AIG. Le premier assureur au monde vend en masse, d’autres dérivés : les COUVERTURES DE DÉFAILLANCES! (Credit Default Swap). Ce sont de polices d’assurances destinées à couvrir les investissements qui tournent mal. Quand on achète une telle couverture on paie à AIG une prime trimestrielle.

Si le CDO tourne mal, AIG s’engage à rembourser les pertes mais, à l’inverse des assurances classiques, les spéculateurs on accès aux couvertures de défaillance d’AIG pour PARIER CONTRE DES CDOQU’ILS NE POSSÈDENT PAS!… (On a beau ne rien connaître au royaume de la finance, on voit bien déjà que c’est du pur délire!)

 

X…

—Normalement, on ne peut assurer que CE QUE L’ON POSSÈDE. Disons que je suis propriétaire d’une maison. Je ne peut l’assurer qu’une seule fois L’univers des dérivés permet à n’importe qui d’assurer cette (ma) maison! Vous pouvez l’assurer, cinquante personnes peuvent assurer ma maison… Si ma maison brûle, LE NOMBRE DE PERTES À REMBOURSER AUGMENTE EN PROPORTION…!

 

Matt Damon

Les couvertures de défaillances étant non règlementées, AIG n’a pas à PROVISIONNER D’ÉVENTUELLES PERTES, au lieu, AIG paie de colossaux bonus à ses employés dès que les contrats sont signés.

Mais si les CDOs tournent mal AIG devra débourser!

Les gens (agents de vente) étaient récompensés pour LEURS ÉNORMES PRISES DE RISQUES. Quand tout va bien ils génèrent des profits à court terme et donc, multiplient les bonus.

Mais cela entraînera la faillite de la firme, plus tard. Ce mode de rémunération est pervers. La filiale de produits financiers d’AIG à Londres émet pour 500 milliards de $ de couvertures de défaillances, durant la bulle, et souvent pour des CDOs ADOSSÉS À DES SUBPRIMES. (Ce genre de délire n’aura pas de fin à moins que les épargnants n’imposent «leur» loi (règlementation) aux banques)

Les 400 employés d’AIG FP gagnent 3.5. milliards de $ entre 2000 et 2007.

JOSEPH CASSANO alors à la tête d’AIG FP touche lui-même 315 millions!

 

X…

—C’est dur pour nous, sans paraître désinvolte, d’envisager un scénario, ne serait-ce que plausible dans lequel on perdrait un seul dollar dans ces transactions…

 

Matt Damon

En 2007, les commissaires aux comptes d’AIG donnent l’alerte. L’un d’eux, Joseph St-Denis, en vient à démissionner après avoir été empêché par Casso d’examiner les comptes D’AIG FP (FP, pour Financial Products et j’ajouterais, produits de merde!)!

 

Martin Sullivan ( PDG d’AIG en 2008)

— Je vais vous dire QUI N’A PAS EU DE BONUS…

 

Henry Waxman (Président de la commission de contrôle)

—C’était monsieur St-Denis… qui vous a avertis des dangers qui vous guettaient. Il a démissionné de rage! Pour lui, pas de bonus!

 

 

Matt Damon

—En 2005, Raghuram Rajan, alors économiste en chef du FMI (Fonds Monétaire International) fait un discours au Symposium de Jackson Hole, la plus prestigieuse des conférences bancaires. Qui était dans l’assistance?

 

Raghuram Rajan

—Tous les banquiers centraux du monde, à commencer par GREENSPAN lui-même, BERNANKE, LARRY SUMMERS, TIM GEITHNER…

Le titre de mon discours était : Le Développement Financier Est-il un Risque Pour Le Monde?

(Et, vraisemblablement, avec un tel titre, on présume que la réponse était : oui!)

La conclusion était : en effet!

 

Matt Damon

Le discours de Rajan traite d’un système de primes qui génère d’énormes bonus basés sur des profits à court terme mais, SANS PÉNALITÉS en cas de pertes ultérieures. Il affirme que cela pousse les banquiers à prendre des risques qui à terme, peuvent détruire leur firme, voire, tout le système financier.

Raghuram Rajan

—Il est très facile DE GÉNÉRER DU PROFIT EN PRENANT PLUS DE RISQUES. IL FAUT DONC INTÉGRER UN FACTEUR DE RISQUE AU CALCUL DU PROFIT. C’est un placard aux cadavres…

 

Kenneth Rogoff (Professeur d’économie, Harvard)

—Rajan a touché le coeur du problème. En particulier quand il a dit : «vous affirmez POUVOIR GAGNER PLUS EN PRENANT MOINS DE RISQUES!» Je dis que VOUS GAGNEREZ PLUS EN PRENANT PLUS DE RISQUES, c’est très différent!

 

Raghuram Rajan

—SUMMERS a réagi avec force (pas étonnant, on s’y attendait!). En gros il pensait que je critiquais les «évolutions» (tordues) dans l’univers de la finance. Il craignait que la règlementation n’entrave ces évolutions. Il m’accusait d’être rétrograde. Il voulait empêcher qu’on crée tout un tas de nouvelles règlementations (mais en effet, pourquoi de si grandes craintes?…) afin de brider la finance (ce qui effectivement serait l’objectif à atteindre!)

(Peut-on s’étonner que Larry Summers ait refusé toute entrevue?…)

 

Frank Partnoy (Professeur en Loi financière à l’université de Califormie)

—Vous allez gagner 2 million de plus par an ou, 10 millions EN METTANT VOTRE BANQUE EN DANGER… QUELQU’UN D’AUTRE PAIERA LA NOTE, PAS VOUS! Feriez-vous ce pari? La plupart des gens à Wall-Street ont répondu : BANCO! 

Les Hampton, à deux heures de New-York

Matt Damon

Ce n’était jamais assez! Ils ne voulaient pas une maison mais cinq! Il leur fallait un penthouse hors de prix sur Park Avenue. Il leur fallait un jet privé…

 

Matt Damon (s’adressant à Scott Talbot)

—Pensez-vous que dans ce secteur les très hautes rémunérations soient justifiées?

Scott Talbot (Chef lobbyiste, on s’en souvient…)

—Je serais prudent. JE RÉFUTERAIS LE TERME «TRÈS HAUTES». Tout est relatif (La relativité est très élastiques lorsqu’il s’agit de cupidité)!

 

Juge

—Vous possédez une maison de 14 millions de $ en Floride, une maison de vacances à Sun-Valley dans l’Idaho… (le juge s’adresse à Richard Fuld,  PDG de Lehman Bro.) Vous collectionnez des tableaux valant des millions…

 

Lawrence McDonald (Ex président de Lehman Bro.)

Richard Fuld évitait la salle des marchés. Les conseillers en art défilaient. Il avait un ascenseur privé. Il faisait tout pour rester en dehors (déconnecté). Son ascenseur était programmé spécialement; un vigile montait la garde à sa porte. Il n’y avait que 2 ou 3 secondes où il risquait de voir des gens Il montait dans l’ascenseur et allait directement au 31e!

 

Matt Damon

—Lehman possédait plusieurs jets privés. Vous le saviez?

Harvey Miller (Avocat de la faillite de Lehman Bro.)

—Oui!

Matt Damon

—Combien en tout?

Harvey Miller

—Il en avait 6 en comptant les 767. Plus un hélicoptère…

Matt Damon

—Je vois! Ça fait beaucoup, non?

Harvey Miller

—(silence embarrassé…)

 

Jeffrey Lane (Vp de Lehman Bro. 2003-2007)

Ce sont des hyperactifs. Ils savent tout sur tout…

 

Willem Buiter (Ceo, Citigroup)

—C’était à qui pissait le plus loin! La mienne est plus grosse que la tienne… Il n’y a que des hommes dans ce milieu, d’ailleurs.

Un contrat à 50 millions ça ne suffisait pas, il fallait passer à 100 millions!

 

Jonhatan Alpert (Psychiâtre-thérapeute qui accompagne, dit-il, beaucoup de cadres supérieurs de Wall-Street, <dans leurs débauches morales?>)

—Ces gens sont casse-cou, impulsifs. C’est leur façon d’agir, leur personnalité. Ça se manifeste aussi en dehors de leur travail. Ils fréquentent les strip-clubs, se droguent. Ils sont des consommateurs de cocaïne, de prostitution…

Le patron du VIP club à Chelsea estime à 80 %, sa clientèle de banquiers.

 

Andrew Lo

—Récemment, des neurologues ont fait des expériences en mettant des gens dans un IRM (Isolation Room). Ils les ont fait jouer à un jeu récompensé par de l’argent. Ils ont vu que quand les sujets gagnent de l’argent, la partie cervicale stimulée  est la même qui l’est par la cocaïne…

 

Jonhatan Alpert

—Beaucoup se sentent obligés d’adopter ce comportement pour réussir, être promus, reconnus…

 

Matt Damon

Selon Bloomberg, les sorties représentent 5 % du revenu des courtiers en dérivés de NY et incluent souvent, strip-clubs, prostituées, drogues. Un courtier de NY a poursuivi son employeur en 2007, l’accusant de l’avoir forcé à engager des prostituées pour les traders…

Jonhatan Alpert

Il ne tiennent clairement pas compte de l’impact de leurs actes sur la société ou sur la famille. Ça ne les gêne pas de voir un prostituée puis de retrouver leur femme à la maison…

 

Kristin Davis (Femme,  PDG d’un réseau de prostitution de luxe depuis son appartement à deux pas de la bourse de Wall-Street)

 

Matt Damon

—Combien de clients ?

Kristin Davis

—Environs 10, 000 à cette époque. À partir de 1000 $ l’heure.

Matt Damon

—Quel pourcentage venait de Wall-Street ?

Kristin Davis

—Pour les clients haut-de-gamme, sans doute de 40 à 50%.

Matt Damon

—Il y avait toutes les grandes banques? Goldman Sachs ? Lehman Brother’s? Merrill Lynch ?…

Kristin Davis

—Oui, ils venaient tous.

 

Jonhatan Alpert

—Chez Morgan Stanley ça se pratiquait «moins». Chez Goldman Sachs, c’était très courant !

Kristin Davis

—Les clients me demandaient une Lamborghini pour la soirée, avec leur escorte. C’était avec l’argent de leur société. J’avais beaucoup de cartes noires de différentes banques.

Jonhatan Alpert

—En fait les frais sont imputés à LA MAINTENANCE INFORMATIQUE…

Kristin Davis

—…À LA RECHERCHE SUR LES MARCHÉS, EN CONSEIL EN CONFORMITÉ JURIDIQUE… Je leur donnais un papier à entête et ils faisaient la facture à leur convenance.

Jonhatan Alpert

—Ces comportements concernent aussi la direction. Je sais que c’était le cas. Ça va jusqu’au sommet !

 

Allan Sloan (Fortune’s Senior Editor)

—Un ami, lié à une société très présente dans le milieu de la finance m’a dit : «Il est temps que tu découvres les «subprimes». Il a organisé une réunion entre son desk de trading et moi.

Le grouillot (l’apprenti de service) s’agite, court à son ordi et sort en 3 secondes une émission de titres de Goldman Sachs (MORTAGE, PASS-THROUGH-CERTIFICATES, 27 AVRIL 2009 ; REALIZED LOSS DETAIL REPORT). C’était n’importe quoi! UN DÉSASTRE !

Les crédits atteignaient en moyenne 99.3% de la valeur de la maison ! Il n’y avait AUCUNE MISE DE FONDS…

En cas de problème, l’emprunteur JETTERAIT L’ÉPONGE ! Ce n’est pas un crédit raisonnable, n’est-ce pas ? Il faut être fou !

Pourtant… on agrège 8000 de ces crédits (on les combine) et, quand Goldman Sachs et les NOTATEURS (ceux qui déterminent, i.e. gonflent, la valeur des cotes) ont terminé, 2 tiers de ces prêts sont notés (faussement évalués) 3A ! C’est à dire, que leur cote est aussi sûre que des bons du Trésor ! C’est complètement détraqué !

 

Matt Damon

Goldman Sachs vend au moins 3.1 milliards de $ de ces CDO«toxiques» au premier trimestre de 2006. Le  PDG de Goldman Sachs à l’époque est HENRY PAULSON, le  PDG le mieux payé de Wall-Street.

 

Bush (Fils)

—Bienvenus à la Maison Blanche. J’ai le plaisir de vous annoncer que j’ai nommé Henry Paulson comme secrétaire au Trésor (!!!).

Homme d’affaires-né, il CONNAÎT PARFAITEMENT (On sait de quel côté sa «perfection» incline !) LES MARCHÉS FINANCIERS. IL EST RECONNU POUR SON HONNÊTÉ (de déprédateur) ET POUR SON INTÉGRITÉ (d’enculé. Comme quoi la Maison Blanche est bien conseillée et bien informée!)…

 

Matt Damon

On penserait que Paulson «souffrirait» d’un maigre salaire de fonctionnaire, mais, accepter ce poste sera la décision la plus rentable de sa vie ! Paulson a dû vendre ses 485 millions de $ d’actions Goldman Sachs en entrant au gouvernement ! Mais, à cause (ou grâce) à une loi éditée par Bush-père, il est EXONÉRÉ D’IMPÔTS. Il économise 50 millions de $ !

EN 2007, Allan Sloan publie un article sur les CDOs émis durant les deniers mois où Paulson était  PDG de Goldman Sachs…

 

Allan Sloan

—L’article est paru en octobre 2007. Un tiers des prêts étaient impayés. Maintenant, la plupart le sont (impayés).

Parmi les acheteurs de ces titres (désormais) sans valeurs on retrouve le FONDS DE RETRAITE PUBLIC DU MISSISSIPI qui paie les pensions de plus de 80, 000 retraités. Il perd des millions de dollars et poursuit maintenant Goldman Sachs.

La retraite moyenne d’un fonctionnaire du Mississipi est de 18, 750 $ par an.

La rémunération moyenne chez Sachs : 600, 000$ par an !

Celle de Hank Paulson en 2005 : 31, 000, 000 !


Matt Damon

Fin 2006, Goldman Sachs va encore plus loin ! Non content de vendre des CDOs toxiques, elle PARIE ACTIVEMENT CONTRE EUX tout en vantant à ses clients, la qualités de ces investissements!

 

En achetant des «couvertures de défaillance» (assurances) à AIG, Goldman PEUT PARIER CONTRE DES CDOQU’ELLE NE POSSÈDE PAS ET ÊTRE PAYÉE EN CAS DE DÉFAILLANCE !

 

Allan Sloan

—Je leur ai demandé s’ils avaient dit à leurs clients «on n’est pas très fans de ces crédits, on voulait vous prévenir…». Les traders n’ont rien répondu, mais je les entendais presque rire au téléphone…

 

Matt Damon

Goldman achète pour 22 milliards de couvertures de défaillances à AIG. Au point où Goldman Sachs réalise que AIG pourrait faire faillite ! Elle dépense donc 150 millions de $ pour s’assurer contre l’effondrement d’AIG !

Puis, en 2007, Goldman Sachs va encore plus loin ! Elle vend des CDOs SPÉCIALEMENT CONÇUS : PLUS SES CLIENTS PERDENT DE L’ARGENT, PLUS GOLDMAN SACHS EN GAGNE !

(Évidemment Goldman Sachs et son  PDG ont décliné toute entrevue!)

 

Matt Damon

Mais en avril 2010, on les oblige  déposer devant le Congrès…

Carl Lewin (Sénateur)

—Six cents millions en titres TIMBERWOLF, voilà ce que vous avez vendu ! Avant de les vendre, voici ce que vos vendeurs se disaient entre eux : «dis donc, cette opération Timberwolf, quelle merde !»

Daniel Sparks (Sachs)

—C’est un email qu’on m’a envoyé, fin juin après la transaction…

Carl Lewin

—Non, non ! Vous avez encore vendu du Timberwolf après cette date!

Daniel Sparks

—On en a négocié après…

Carl Lewin

—Le mail suivant, vérifiez… juillet, pièce 107, donne comme PRIORITÉ de VENDRE. Est-ce cette opération de merde? Si votre intérêt (personnel) est opposé à celui du client, devez-vous l’en informer ? Voilà ma question…

Daniel Sparks

—Monsieur «Chairman»… j’essaie de comprendre…

Carl Lewin

—Non, non! vous ne voulez pas répondre!

 

Susan Collins (Sénatrice)

—Pensez-vous AVOIR LE DEVOIR D’ŒUVRER DANS L’INTÉRÊT DE VOS CLIENTS?

 

Fabrice Tourre

—Je répète, madame la sénatrice, que nous avons le devoir de servir nos clients en INDIQUANT LE PRIX DES TRANSACTIONS QU’ILS NOUS DEMANDENT D’INDIQUER…

 

Carl Lewin

—Que dites-vous du fait de vendre des titres que votre propre équipe qualifie de «merdiques»? Ça ne vous dérange pas?

 

Lloyd Blankfein (Un autre enculé de chez Sachs)

—En théorie… (Mais pas en pratique!)

 

Dominique Strauss-Kahn

—J’ai dit au nom de l’institution : la crise qui nous attend est énorme!

Matt Damon

—À qui?

Dominique Strauss-Kahn

—Au gouvernement, au Trésor, à la FED, à tous!           

 

Matt Damon

En mai 2007 le gérant de «fonds spéculatifs» Bill Ackerman diffuse un exposé intitulé : QUI PAIERA LA CASSE (la «note»)? Exposé qui décrit comment la bulle explosera.

Au début de 2008, Charles Morris sort un livre sur la crise imminente. Argent facile, flambeurs, grand krach du crédit…

 

Carl Lewin

—Non! C’EST RÉEL!

Lloyd Blankfein

—Alors… Je ne…

Carl Lewin

—On l’a entendu aujourd’hui : OPÉRATION MERDIQUE!

Lloyd Blankfein

—Je… Je… Je n’ai rien entendu aujourd’hui… qui me donne à penser que quelque chose ait mal tourné!…

 Carl Lewin

—N’y a-t-il vraiment pas de conflit? Quand vous vendez quelque chose à quelqu’un tout en étant résolu à PARIER CONTRE CES MÊMES TITRES sans le révéler à vptre acheteur?… Aucun problème?

Lloyd Blankfein

—Dans le contexte, pour UN TENEUR DE MARCHÉ, CE N’EST PAS UN CONFLIT.       

Carl Lewin

—Lorsque vous avez appris que vos employés disaient dans ces mails «Dieu! Quelle opération merdique!» ça ne vous a rien fait?…

 

David Viniar (Executive VP. Chez Goldman Sachs)

—Je… Je trouve ça regrettable, dans un email…

Carl Lewin

—Dans un email! PAS REGRETTABLE TOUT COURT?

David Viniar

—Je… Il est regrettable de dire ça sous n’importe quelle forme…

 

Tom Coburn (Sénateur siégeant sur la commission d’enquête)

—Estimez-vous que vos concurrents se livraient aux mêmes genres d’actes ?

Lloyd Blankfein

—Oui ET À UNE PLUS GRANDE ÉCHELLE QUE NOUS, en général.

 

Matt Damon

Gérant d’un Fonds Spéculatif, John Paulson gagne 12 milliards en pariant contre les prêts immobiliers ! Et quand il manque de titres contre lesquels parier, il travaille avec Goldman Sachs et la Deutsche Bank, pour en créer de nouveaux !

Morgan Stanley vend aussi des titres contre lesquels elle parie et elle est désormais poursuivie par le Fonds de Pension Public des Îles Vierges pour fraude.

Il est plaidé que Morgan Stanley savait que les CDOs ne valaient rien bien que les cotes étaient notées 3A. Morgan Stanley pariait sur leur échec. Un an plus tard, Morgan Stanley avait gagné des centaines de millions de dollars alors que les investisseurs avaient tout perdu.

Goldman Sachs, John Paulson et Morgan Stanley ne sont pas les seuls.

Les fonds TRICADIA et MAGNETAR font fortune en pariant contre des CDOs conçus par Merrill Lynch, JP Morgan et Lehman Brother’s…

Ces CDOs étaient vendus comme valeurs sûres cotées 3A !

 

Charles Morris

—Les fonds de pension auraient dû dire : ce sont des subprimes, pourquoi les acheter ? Et les types de chez Moody’s et S&P disaient que c’étaient des 3A !

 

Bill Ackman («Hedge Fund Manager»)

—Ces titres n’étaient jamais émis sans l’imprimatur, le «label de qualité» des Agences de Notation. (Belles agences aux valeurs morales élevées!)

 

Matt Damon

Les trois agences de notation, Moody’s, S&P et Fitch GAGNENT DES MILLIARDS EN $ en SURNOTANT des titres risqués.

Moody’s, la plus grande, a quadruplé ses profits entre 2000 et 2007. (Il n’y a aucune autre agence d’inspection pour vérifier les évaluations de ces agences)

 

Bill Ackman

—Moody’s et S&P en gérant des fonds spéculatifs, sont payés À LA NOTATION. Plus ils attribuent de 3A, plus ils gagnent.

Imaginez proposer au New-York Times 500, 000 $ pour un article POSITIF et sinon : pas un sous.

 

Jerome Fons (Ex  PDG chez Moody’s)

—On aurait pu arrêter la musique et dire «on va être plus stricts» et réduire immédiatement le flux de financement aux emprunteurs risqués.

Les produits 3A sont passés brutalement d’un tout petit nombre à des milliers et des milliers.

Des centaines de milliards de $ étaient notés par année.

 

Frank Partnoy

—J’ai témoigné  devant les deux chambres du Congrès au sujet des agences de notation. Les deux fois, elles ont sorti de leur chapeau, d’éminents avocats spécialistes du 1er amendement pour arguer que «quand on donne la note 3A à un produit, ce n’est que notre opinion. Il ne faut pas s’y fier!» (À qui devrait-on se fier alors ?)

 

Deven Sharma

—Les notes reflètent notre opinion… (Une opinion n’est jamais une certitude, entendu ?!)

Stephen Joynt (Qui travaillait pour Fitch)

—… Des opinions !

 

Raymond Mc Daniel (Chez Moody’s)

—Opinions, uniquement des opinions… (disent-ils tous avec un cynisme ahurissant!) Je crois que nous voulons signaler que ces notes sont des opinions…

 

Matt Damon

Ils ne nous ont pas donné leur opinion dans le cadre de cette entrevue à laquelle ils ont tous refusé de participer !

 

Deven Sharma

—Elles (les notes) n’attestent pas la valeur (réelle) de marché d’un titre (et on se demande toujours : alors, à quoi servent ces agences de merde totalement dérégulées?), la volatilité de son prix ou, sa pertinence comme investissement.


LA CRISE

 

X…

—Nombre d’économistes viennent nous dire «c’est une bulle qui va exploser et cela va certainement affecter toute l’économie». Certains redoutent même une récession. Quel est le pire scénario imaginable si cela se confirmait ? Que les prix baissent nettement à travers tout le pays ?

Ben Bernanke

—Je rejette votre postulat. Jamais les prix de l’immobilier n’ont baissé au niveau national.

 

Matt Damon

Bernanke est nommé à la tête de la FED (Réserve Fédérale) en février 2006, à l’apogée des «prêts-subprimes». Malgré de nombreuses alertes, Bernanke et le conseil de la FED n’ont pas réagi. Ils n’ont rien fait.

 

(Bernanke a lui aussi, on comprend pourquoi, refusé d’être interviewé)

 

Matt Damon

Robert Gnaizda verra Bernanke et le conseil de la FED 3 fois après l’arrivée de Bernanke à sa tête.

 

Robert Gnaizda

—Ce n’est qu’à la dernière rencontre qu’il (Bernanke) a insinué qu’il y avait un problème (insinué !?) et que le gouvernement devrait étudier ça. (Il faut toujours se rappeler que la FED est une institution privée et non, gouvernementale!)

Matt Damon

—Quand ? En quelle année ?

Robert Gnaizda

—En 2009, le 11 mars à Washington, cette année.

Matt Damon

—Donc, aux deux précédentes rencontres, même en 2008, rien ?

Parmi les 6 gouverneurs de la FED dirigée par Bernanke on retrouve : FREDERIC MISHKIN nommé par Bush (fils) en 2006.

Avez-vous assisté aux réunions semestrielles avec Robert Gnaizda, Greenlining et le conseil de la FED ?

 

Frederic Mishkin

—Oui, je faisais parti de la commission concernée, la Commission de Protection des Consommateurs.

 

Matt Damon

Il (Gnaizda) a lancé une mise en garde explicite contre ce qui se passait et a signalé au conseil de la FED, le genre de contrats de prêts qui étaient fréquemment accordés. On l’a écouté poliment et rien n’a été fait.

 

Frederic Mishkin

—Alors… Je… J’ignore les détails pour ce qui est de… de… En fait je… je ne… je, je… Quels documents il a apportés, je ne sais pas! (Bien entendu, Mishkin se masturbait le cerveau lors de cette rencontre…) Je ne suis pas certain exactement… Eh… C’est… c’est… À vrai dire, je ne sais plus si on en a parlé. (on a la mémoire qu’on se fabrique comme ça fait notre affaire… !) Mais il est sûr que des problèmes étaient soulevés (le rôle de Mishkin n’était-il pas d’être à l’écoute de ces problème et si oui, il devrait s’en rappeler plus clairement…). Il y avait des sujets… Il y avait… Euh… des sujets émergeants. La question étant : sont-ils répandus ?

 

Matt Damon

—Pourquoi n’avez-vous pas cherché à savoir ?

Frederic Mishkin

—On a demandé à tout le groupe de le faire…

Matt Damon

—Vous PLAISANTEZ ! En cherchant, vous auriez trouvé !

Frederic Mishkin

—Vous savez, il est très facile de dire qu’on «trouve toujours…»

 

Matt Damon

Dès 2004 le FBI fait une mise en garde contre une épidémie de fraudes aux prêts immobiliers. Il signale des ÉVALUATIONS EMPHATIQUES (ilavait donc des informateurs au sein de l’industrie financière), des notices de PRÊTS ÉDULCORÉS (allègrement cotés 3A) et d’autres malversations.

En 2005, l’économiste en chef du FMI, Raghuram Rajan, met en garde lui aussi contre les «primes» Entendre «subprimes») et les CDOs toxiques pouvant causer une crise.

Puis sont arrivés les avertissements de Nouriel Roubini en 2006.

Les articles d’Allan Sloan dans Fortune et dans le Washington Post en 2007, ainsi que les mise en garde répétées du FMI…

 

 

Frederic Mishkin

—On ne sait jamais ce qu’on doit faire (Dans ce cas, pourquoi embaucher de tels incompétents?)! On soupçonne éventuellement une baisse des normes de souscription. La question étant : doit-on agir ? (La réponse étant : mais non !Fermez les yeux sur l’absurdité de votre cupidité criminelle!)

 

Matt Damon

—En 2008, les saisies immobilières se multiplient et la chaîne de «titrisation» implose ! Les prêteurs ne peuvent plus vendre leurs prêts aux banques. Les prêts tournant mal, des dizaines de prêteurs font faillite. (Comme si on ne s’y attendait pas!)

 

George Soros («Chairman» de SOROS MANAGEMENT)

—Chuck Prince de Citibank a eue une formule célèbre : Il faut danser jusqu’à ce que s’arrête la musique.

En fait, la musique s’était arrêtée depuis longtemps quand il a dit ça!

 

Matt Damon

Le marché des CDOs s’écroule. Les banques se retrouvent avec des centaines de milliards de prêts CDOs (toxiques) et de biens immobiliers invendables.

 

Nouriel Roubini

—Au début de la crise, l’administration Bush (fils, toujours) tout comme la réserve fédérale étaient complètement dépassées ! Elles ne mesuraient pas les dégâts !

  

Matt Damon

—À quel stade vous êtes-vous dit pour la première fois : attention, danger ?

Christine Lagarde (Ministre Française de la finance, etc.)

—Je me rappelle très bien. Je crois que c’était au sommet du G7 de février 2008. Et je me rappelle en avoir parlé avec Hank Paulson. Et je me rappelle très bien avoir dit à Hank :«nous regardons ce tsunami arriver, et vous ? Vous proposez seulement qu’on décide de quel maillot on portera ce jour-là !»

Matt Damon

—Quelle a été sa réponse, son sentiment ?

Christine Lagarde

—«Nous maîtrisons la situation, nous suivons ce problème de près, nous maîtrisons… !»

 

Hank Paulson

—On va continuer à croître, OK ! Et à l’évidence je vais vous dire si… si on a la croissance, on n’est pas en récession. On sait tous ça ! (Quelle stupide arrogance : n’importe quoi!)

 

Matt Damon

La récession avait débuté en fait, 4 mois avant cette déclaration de Paulson! En quelques jours, un pilier de Wall-Street s’écroule.

En mars 2008, la banque  Bear Sterns à court de liquidités est rachetée à 2$ l’action par JP Morgan Chase. Opération bénéficiant de 30 milliards de $ EN AIDE D’URGENCE PROVENANT DE LA FED! (On renfloue les banques, mais pas les individus floués par celles-ci. Incroyable et inadmissible!)

 

Simon Johnson (Professeur d’économie)

—Alors, l’administration aurait pu intervenir et mettre en place diverses mesures (législatives et régulatrices) pouvant réduire le «risque systémique».

 

Paul Kanjorski

—Selon plusieurs de mes sources, la «fin» n’est pas en vue, le jeu de massacre va se poursuivre !

 

Hank Paulson

—J’ai vu ces banquiers d’affaires travailler avec la FED (travailler signifie : quémander des fonds pour se renflouer) et la SEC, pour renforcer leurs liquidités, renforcer leur ca… capi… capitalisation (le bégaiement et les hésitations étaient de mise dans l’administration Bush). Je reçois sans arrêt des rapports d’études. Je suis constamment informé ! NOS RÉGULATEURS (comme si on pouvait et devait les croire, ceux-là!) SONT TRÈS VIGILENTS…

 

Matt Damon

Le 7 septembre 2008, Henry (Hank) Paulson annonce la NATIONALISATION (quoi ???) de FANNIE-MAE et de FFREDDIE-MAC (le «boute» du «boute»), deux géants du prêt immobilier au bord du gouffre ! (Incroyable et insensé !)

 

Hank Paulson

—Nos décisions d’aujourd’hui NE RÉFLÈTENT EN RIEN UNE VISION MODIFIÉE DE LA CORRECTION IMMOBILIAIRE ou de LA SOLIDITÉ DE NOS INSTITUTIONS FINANCIÈRES.

 

Matt Damon

Deux jours plus tard (le 9 septembre 2008), Lehman Brother’s dévoile une perte record de 3.2 milliards de $ et son cours s’effondre.

 

L’effet Lehman/AIG de septembre a quand même été une surprise ! Même après juillet. L’affaire Fannie/Freddie, alors… clairement, il y avait des choses qui jusqu’en septembre… des choses capitales que personne ne savait ?…

 

David McCormick (Sous secrétaire d’état sous Bush)

—Je crois… Je pense que ça ne paraît pas juste…

 

Matt Damon

—Bear Sterns était noté 3A un mois avant sa faillite… !

Jerome Fons (Moody’s)

—Plus vraisemblablement, A2…

Matt Damon

—A2 ?

Jerome Fons

—Oui…

Matt Damon

—OK ! A2 ne signifie pas non plus «faillite» ?…

Jerome Fons

—Non, non, non ! Non, c’est une excellente note pour un investissement… un investissement solide.

Lehman Brother’s, notée A2 à quelques jours de la faillite…

AIG, noté A2 quelques jours avant d’être renfloué…

Fannie-Mae, Freddi-Mac étaient cotés 3A lors de leur «sauvetage» (par nationalisation, ne l’oublions pas)…

Citigroup, Merril Lynch, tous avaient des notes de bons investissements. Tous!

 

Matt Damon

—Comment est-ce possible? Au nom de QUOI ?

Jerome Fons

—Et bien… bonne question ! Super question !

Matt Damon

—À aucun moment les autorités ne disent aux grandes (entendons : boulimiques) sociétés : c’est grave, parlez-nous de votre situation. Trêve de bobards («no bullshit») : où en êtes-vous ?

 

David McCormick

—Et bien, primo… C’est aux régulateurs de… C’est leur métier de découvrir la surexposition de ces sociétés (Ouais, on a compris qu’il y a collusion, que tout le monde est de mèche !)… Et ils ont un excellent discernement (on l’a constaté, en effet!)… qui s’est aiguisé à mesure que la crise s’amplifiait. (Eh ben dis-donc! Il était temps !)

 

Matt Damon

—Pardonnez-moi, mais c’est CLAIREMENT FAUX!

David McCormick

—Comment, faux ?

 

Matt Damon (à F. Mishkin)

—Étiez-vous au courant des notations financières obtenues par Lehman Bro. Merril Lynch, AIG et, les trouviez-vous adéquates ?

Frederic Mishkin

—Bien… je…je… Certainement à ce moment-là ! Clairement les notes précédentes étaient inadéquates puisqu’on les dépréciait.

Matt Damon

—Non, pas du tout !

Frederic Mishkin

—Eh… il y a encore… il y a encore… Il y a eu de dépréciations dans le secteur, le cours de actions…

Matt Damon

—NON ! Toutes sans exceptions obtenaient au minimum 2A quelques jours avant d’être secourues !

Frederic Mishkin

—Alors… ma réponse est que je n’en sais pas assez pour vous répondre… !

(Quelle humilité!)

 

Matt Damon

(Fred Mishkin abandonnera ses fonctions à la FED le 3 août. Il reprendra son poste de professeur à la Colombia Business School.)

—Pourquoi avoir quitté la Réserve Fédérale en 2008 ? Au beau milieu de la crise financière la plus grave?

Frederic Mishkin

—Afin… eh… de réactualiser un manuel…

 

Matt Damon

(Le conseil de la FED compte désormais 3 sièges vacants sur 7, en pleine période de désarroi économique)

—Votre «manuel» j’en suis convaincu est sûrement important et très lu, mais en août 2008 il se passait des choses quelque peu plus importantes, non ?

Le vendredi 12 septembre, Lehman Bro. Se retrouve sans liquidités et tout le secteur des banques d’affaires fait naufrage.

La stabilité du système financier mondial est menacée.

Ce weekend-là, Henry Paulson et Timothy Geithner (qui préside à la FED de New-York) réunissent en urgence les  PDGs des grandes banques dans l’espoir de secourir Lehman. Mais Lehman n’est pas la seule. Merrill Lynch, autre grande banque d’affaires est également acculée à la faillite!

Et ce même dimanche, elle est rachetée par Bank Of America. La seule banque intéressée par Lehman est la britannique Barclays. Mais les régulateurs britanniques exigent une garanti de l’État américain. Paulson refuse (Brave garçon !). Ni Lehman ni les autorités n’auront anticipé une telle faillite !

 

Harvey Miller (L’avocat de la banqueroute de Lehman)

—Nous avons tous pris le premier taxi venu pour nous rendre au siège de la FED (à New-York). Ils voulaient entamer la procédure de faillite avant minuit en ce 14 septembre.

Nous avons dit avec insistance que ce serait un événement terrible. À un moment, j’ai parlé d’Apocalypse… Avaient-ils pesé les conséquences de ce qu’ils proposaient ? Le marché réagirait violemment…

Matt Damon

—Vous avez dit ça ?

Harvey Miller

—Oui! Ils ont répondu qu’ils avaient pesé tous nos commentaires mais qu’ils estimaient toujours qu’afin de «calmer les marchés et d’aller de l’avant», Lehman devait être mise en faillite…

Matt Damon

—Calmer les marchés ???

 

 

Matt Damon

—Quand vous a-t-on appris que Lehman était en faillite ?

Christine Lagarde

—Après coup.

Matt Damon

—Après coup!

Christine Lagarde

—Après coup.

Matt Damon

—Après coup! Wow !… Et quelle a été votre réaction?

Christine Lagarde

—Ah ! La vache !

  

Matt Damon

Paulson et Bernanke ne consultent pas les autres pays et NE COMPRENNENT PAS LES EFFETS DES LOIS ÉTRANGÈRES SUR LES FAILLITES.

Lehman-Londres vide ses bureaux.

—Selon la loi britannique, Lehman est obligé de fermer ses portes !

 

Harvey Miller

—Arrêt net de toutes transactions chez Lehman-Londres et il y en avait pour des milliers et des milliers !

 

Gillian Tett

—Les fonds spéculatifs qui avaient des actifs chez Lehman-Londres découvrent horrifiés, qu’ils ne peuvent plus les récupérer…

 

Satyajit Das

—L’un des points du réseau ne répondait plus, avec d’énormes répercussions sur tout le système.

Le doyen des fonds monétaires fait une croix sur environ 750 million de $ de créances douteuses émises par Lehman Brother’s.

 

Matt Damon

Autre conséquence de la chute de Lehman : l’effondrement du marché des effets de commerce dont dépendent nombre de sociétés pour régler charges et salaires…

 

Anonyme

—On doit licencier, on ne peut plus acheter des pièces. Ça paralyse les affaires !

 

Gillian Tett

—D’un seul coup on se dit : en quoi peut-on croire? On ne peut plus se fier à rien. (C’est bien ce qu’on se dit nous aussi!)

 

Matt Damon

La même semaine, AIG doit rembourser 13 milliards de $ aux détenteurs de couvertures de défaillances (le moment pour les banques de récolter…). AIG ne dispose pas de cette somme…

 

Andrew Sheng

—AIG était une sorte d’aéroport («hub», anglais, comme un «hub USB»). Si ce dernier s’arrêtait, tous les avions étaient cloués au sol !

 

Matt Damon

Le 17 septembre AIG est placé sous tutelle par l’État. Le lendemain, Paulson et Bernanke demandent au Congrès 700 milliards de $ pour renflouer les banques, faute de quoi disent-ils, la catastrophe financière sera totale!

 

(700 milliards sortis tout droit de «rien» (de nulle part), un «rien» qui sera remboursé par contre, avec intérêts à des intérêts privés ; faites le calcul! Il ne faut jamais oublier que la FED n’est pas, malgré son nom, une institution d’état mais qu’elle appartient à des intérêts privés qui décident ou non d’imprimer des $ (des bonds, mais qui ne sont garantis par rien ; autrement dit, de fabriquer de l’argent qui n’existe pas). Ces intérêts sont remboursée par les contribuables, en taxes et en impôts).

 

Nouriel Roubini

—C’était effrayant ! Tout le système s’est figé. Chaque maillon du système financier, du système de crédit. Plus personne ne pouvait emprunter. Une sorte d’arrêt cardiaque de la finance mondiale.

 

Hank Paulson

—Je fais avec ce dont j’ai hérité (belle excuse!). La majeure partie de ma tâche est de gérer les conséquences de choses faites il y a des années (mais desquelles il avait été prévenu, des années auparavant aussi!).

  

David McCormick

—Paulson s’est beaucoup exprimé. Toutes les racines possibles du mal, qui sont nombreuses, il les a nommées. Alors, je ne sais pas…

Matt Damon

—Vous n’êtes pas sérieux?

David McCormick

—Si! Qu’attendez-vous ? Qu’espérez-vous d’autre ?

Matt Damon

—Il a été le plus farouche opposant à la réglementation des couvertures de défaillances et partisan acharné de la suppression de la limitation de «levier» !…

David McCormick

—Oui, et ?…

Matt Damon

—En a-t-il parlé ? Je ne l’ai pas entendu en parler.

David McCormick

—Peut-on couper cet enregistrement… Un instant… !

 

Matt Damon

—Une fois AIG renfloué, les détenteurs de ses couvertures, avec AU PREMIER RANG, Goldman Sachs, reçoivent 61 milliards de $ dès le lendemain… !

 

Matt Damon

Paul Bernanke et Tim Geithner forcent AIG à payer 100 cents (¢) par dollar plutôt que de négocier un rabais…

Finalement l’effondrement d’AIG coûtera aux contribuables (qui n’ont jamais investi l’ombre d’un sous dans ces merdes) plus de 150 milliards de $.

 

Michal Greenberger

—160 milliards de $ sont distribués via AIG, 14 milliards vont à Goldman Sachs… (et il faudrait rester silencieux? Mais, ce n’est pas tout…)

 

Matt Damon

Simultanément, Paulson et Geithner forcent AIG à renoncer à poursuivre Goldman et les autres banques, pour fraude.  (Combien ont-ils reçu des banques pour ça?)

N’y a-t-il pas un problème quand la personne chargée de gérer cette crise est L’EX.  PDG DE GOLDMAN SACHS ? Un des principaux artisans de cette crise ?

 

David McCormick

—Indiscutablement, les marchés d’aujourd’hui sont extrêmement complexes (mais la «complexité» de la magouille elle, est assez simple à comprendre!)

 

Bush

—…Aide financière d’urgence…

 

Matt Damon

Le 4 octobre 2008, le président Bush signe un plan de renflouement de 700 milliards de $. Mais les bourses continuent de chuter car l’on craint désormais une récession mondiale.

Ce plan n’endigue en rien la vague de licenciements et de saisies. Le chômage aux USA et en Europe atteint vite 10 %.

La récession s’emballe et s’étend au monde entier.

 

Charles Morris

—J’ai vraiment pris peur car je n’avais pas imaginé voir le monde entier frappé à la même vitesse, en même temps !

 

Matt Damon

En décembre 2008, GM et Chrysler sont menacés de faillite. Et comme la consommation américaine diminue, l’industrie Chinoise voit ses ventes s’écrouler. Plus de 10 millions de migrants Chinois perdent leur emploi.

 

Dominique Strauss-Kahn

—Les plus pauvres paient toujours le prix fort…

  

Usine de luminaires, province de Guangdon, Chine

 

Joanna Xu (Ex travailleuse de l’usine)

Ici, on peut gagner beaucoup d’argent, 70, 80 $ par mois. Comme paysan à la campagne on ne peut pas gagner autant. Les ouvriers envoient des mandats dans leur village, pour leur famille. La crise a commencé en Amérique. On sait tous qu’elle va arriver en Chine. Il y a des usines qui vont renvoyer des ouvriers. Il y aura des pauvres à cause du chômage. La vie sera plus dure!

 

Singapour

 

Patrick Daniel

—On avait une croissance d’environ 20%, c’était une super année. Et d’un seul coup, -90% (moins quatre-vingt-dix) ce trimestre. Les exportations ont chuté de l’ordre de 30%. On a pris un sacré coup ! On est tombé de haut !

 

Lee Hsien Loong (Premier ministre de Singapour)

—Au début de la crise nous ne savions pas jusqu’où elle s’étendrait et quelle serait sa gravité. Et nous espérions toujours trouver le moyen de nous abriter pour nous protéger des effets de la tempête. C’est impossible! Le monde est très globalisé, les économies sont étroitement liées.

  

Matt Damon

Début 2010, le nombre de saisies au E.U. atteint 6 millions !

 

Eric Halperin (Directeur de «Center for Responsible Lending, Washington D.C.)

—Dès qu’une maison est saisie, cela affecte tout le voisinage . Quand cette maison est revendue c’est à rabais et souvent, son entretien a été négligé… Nous prévoyons encore 9 millions de propriétaires expulsés.

 

Columba Ramos

—On est allé un weekend, voir les maisons à vendre. Une nous plaisait ; les paiements étaient de 3,200 $…

 

Matt Damon

Colomba Ramos et son mari ne parlent pas anglais. Ils sont floués par leur courtier de prêt, lui-même payé par un prêteur abusif…

 

Columba Ramos

—La maison était belle, pas chère, tout allait bien. On touchait le gros lot! Retour à la réalité avec le premier paiement : 5,938.33 $! Je sis très triste pour mon mari parce qu’il travaille trop… On a trois enfants !

  

Village de tentes, comté de Pinellas, Floride

 

Eric Evanouskas

—Je m’occupe en grande partie des victimes de la crise. Ils vivaient au jour le jour, au gré des fiches de paie puis : chômage ! Les allocations ne remboursent pas la maison, la voiture…

 

Steven A. Stephen

—J’étais chauffeur routier et ils ont fermé toues les exploitations de bois, les scieries, etc. J’ai déménagé ici pour travailler dans le bâtiment. Ici aussi la boîte a fermé, alors… La vie est dure. On est nombreux ici. Il va y avoir plein d’autres camps comme celui-ci, vu le manque de boulot.

  

RESPONSABILITÉS (Accountabilities)

 

Richard Fuld ( PDG de Lehman)

—Quand l’entreprise prospérait, nous prospérions. Quand elle ne prospérait pas, nous ne prospérions pas…

 

Matt Damon

Ceux qui ont détruit leur entreprise et jette le monde dans la crise SORTENT DES DÉCOMBRES, LEUR FORTUNE INTACTE !

Les 5 principaux dirigeants de Lehman Bro. Gagnent plus d’un milliard entre 2000 et 2007. Et après la faillite ILS ONT DROIT DE TOUT GARDER (Ça ne tien pas debout!)

 

Richard Fuld

—Le système a fonctionné…

 

Angelo Mozilo ( PDG de Countrywide)

—Il est absurde d’accorder un prêt voué à l’échec ! On y perd. L’emprunteur y perd, ;a collectivité y perd, on y perd…

 

Matt Damon

Le  PDG de Countrywide, Angelo Mozilo, gagne 470 millions de $ entre 2003 et 2008! Dont 140 récoltés en bradant SES actions Countrywide dans LES DOUZE MOIS PRÉCÉDANT la chute de la société (Vaut mieux se préparer, n’est-ce pas!)

 

Nouriel Roubini

—C’est au conseil d’administration d’assumer la faillite. C’est lui qui recrute ou renvoie le  PDG et qui supervise la stratégie. Le problème en Amérique, c’est son mode d’élection. Les membres du CA sont très souvent choisis par le  PDG.

 

Scott Talbot

—Le CA est le comité de rémunérations sont les organes les mieux placés pour fixer le traitement des dirigeants (et vive la collusion!).

Matt Damon

—Ont-ils bien rempli leur tâche depuis 10 ans ?

Scott Talbot

—Selon moi, oui. Si on prend en compte… Je leur donnerais 15 sur 20, un B

Matt Damon

—Un B ?

Scott Talbot

—Oui, un B

Matt Damon

—Pas de zéro ?

Scott Talbot

—Non, pas de zéro !

  

Matt Damon

Stan O’Neal, le  PDG de Merrill Lynch touche 90 millions pour la seule période de 2006-2007. Après avoir saboté l’entreprise,  il est «autorisé» à démissionner, par le CA et il reçoit 161 millions de $ D’INDEMNITÉS!!

(s’adressant à Talbot)

Au lieu d’être renvoyé, O’Neal est autorisé à démissionner et il empoche 161 millions de $ en indemnité, qu’en pensez-vous ?

Scott Talbot

—C’est la décision du CA à un moment donné…

Matt Damon

—Quelle note lui donneriez-vous ?

Scott Talbot

—Difficile, je ne sais pas si ce serait 15 sur 20 également…

 

Matt Damon

Le successeur d’O’Neal, John Tain touche 87 millions en 2007 et en décembre 2008, deux mois après le renflouement de Merrill Lynch par les contribuables Tain et le CA de Merrill distribuent des milliards en bonus…

 

En mars 2008, la filiale de produits financiers d’AIG perd 11 milliards de $. Au lieu d’être renvoyé, Joseph Cassano qui en était à la tête est gardé comme «consultant» à 1 million par mois… (Les sports, c’est pas payant, sauf celui de la finance…)

 

«Il fallait veiller à conserver les acteurs-clef, les employés d’AIG FP… à conserver cette richesse intellectuelle (Quel euphémisme!)


Dominique Strauss-Kahn

—J’ai assisté à un dîner très intéressant, donné par Hank Paulson il y a plus d’un an… Quelques officiels et des  PDGs des plus grandes banques américaines. Ô surprise! Tous ces messieurs disaient «nous étions trop cupides, alors, nous sommes en partie responsables». Bien. Et alors, ils se tournaient vers le secrétaire au Trésor et disaient : vous devriez réglementer davantage, on est trop cupides ! Le seul remède c’est : plus de règlementation.

Matt Damon

—J’ai évoqué ce sujet avec beaucoup de banquiers, parmi lesquels, de très hauts placés. C’est la première fois que j’entends dire qu’ils voulaient qu’on règlemente leurs rémunérations…!

Dominique Strauss-Kahn

—Oui, mais à cette époque ils avaient peur. Plus tard quand des solutions à la crise sont apparues, ils ont sans doute changé d’avis… !

Matt Damon

Aux E.U. les banques sont plus grandes, plus puissantes et plus concentrées que jamais !

 

Martin Wolf (Financial Times Editor)

—Il y a moins de concurrents. Nombre de petites banques ont été absorbées par des géants. JP Morgan est encore plus grande qu’avant !

 

Nouriel Roubini

—JP Morgan a d’abord absorbé Bear Sterns puis, WAMU. Bank of America a absorbé Countrywide et Merrill Lynch. Wells Fargo a absorbé Wachovia…

 

Matt Damon

Depuis la crise, le secteur financier dont la Table Ronde des Services Financiers (les lobbyistes véreux que l’on connaît bien, sous la direction de Scott Talbot!) combat plus que jamais les réformes. Le secteur financier emploie 3000 lobbyistes, plus de 5 pour chaque membre du congrès!

(s’adressant à Talbot)…

Pensez-vous que le secteur financier est trop influent, politiquement, aux E.U. ?

Scott Talbot

—Non. Je pense que tous les gens de ce pays sont représentés à Washington (ce n’est pas la question. La question est : sont-il TROP INFLUENTS ?)

Matt Damon

—Pensez-vous vraiment que tous les secteurs de la société américaine ont un égal et juste accès au système ?

Scott Talbot

—Vous pouvez entrer dans n’importe quelle salle d’audience, donc : oui!

Matt Damon

—Entrer dans une salle d’audience, mais pas forcément y  être entendu ou y faire un chèque aussi élevé que ceux de vos lobbies… ou, faire des  politiques aussi «importantes» que les vôtres?


Matt Damon

Entre 1998 et 2008 (pendant 10 ans donc), le secteur financier dépense plus de 5 milliards en frais de lobbying et en dons politiques (communément appelés : pots-de-vin). Et depuis la crise, il dépense encore davantage…

Le secteur financier exerce aussi une influence plus subtile que la plupart des américains ignorent. IL CORROMPT JUSQU’À L’ENSEIGNEMENT DE L’ÉCONOMIE!

 

George Soros

La dérégulation a bénéficié d’un immense soutien financier et intellectuel car les gens l’ont défendu dans leur propre intérêt!

Le corps des économistes a été le moteur de cette illusion.

 

Matt Damon

Depuis les années 1980, les économistes universitaires prônent la dérégulation et contribuent grandement à la politique américaine. Très peu de ces «experts» ont sonné l’alerte avant la crise. Et même après la crise, nombre d’entre eux s’opposent toujours et encore aux réformes!

Charles Morris

—Les types qui enseignent ces trucs gagnaient  beaucoup, souvent comme consultants. Les professeurs d’écoles de commerce ne vivent pas de leur salaire de prof. ! Ils gagnent très bien leur vie…

 

Matt Damon

—Depuis dix ans, le secteur financier a fait des dons politiques d’environ 5 milliards de $ aux E.U. C’est beaucoup! Ça ne vous dérange pas ?

Martin Feldstein (Professeur d’économie à Harvard)

—Non.

 

Matt Damon

Martin Feldstein est professeur à Harvard et économiste de renommé mondiale. Premier conseiller économique de Reagan, il est un des architectes de la dérégulation et de la dérèglementation. De 1998 à 2009, il siège au CONSEIL D’ADMINISTRATION D’AIG (Comme c’est étrange et curieux, en effet! On se souvient qu’AIG a fait faillite en 2008…) et de sa filiale de produits financiers, AIG FP (sans doute pour «Financial Products»). Ce qui lui rapporte des millions…

(s’adressant à Feldstein)

—Regrettez-vous d’avoir siégé au CA d’AIG ?

Martin Feldstein

—Aucun commentaire… non. Aucun regrets d’y avoir siégé.

Matt Damon

—Aucun ?

Martin Feldstein

—Absolument aucun.

Matt Damon

—Avez-vous le moindre regret à propos des décision d’AIG ?

Martin Feldstein

—Je ne peux rien dire de plus sur ce sujet…

 

Glenn Hubbard (Conseiller économique sous Bush et recteur de la Colombia Business School)

—J’ai enseigné à North-Western Chicago, Harvard et Colombia.

 

Matt Damon

Hubbard a dirigé les conseillers économiques de G. W. Bush

(s’adressant à Hubbard)

—Pensez-vous que le secteur financier a trop de poids politique aux E.U. ?

Glenn Hubbard

—Je… je ne crois pas. Ce n’est certainement pas l’impression qu’on a vu les coups qu’il reçoit régulièrement à Washington !

 

Matt Damon

Nombre de grands universitaires s’enrichissent en douce, tout en aidant la finance à façonner l’opinion et les décisions politiques.

«Analysis Group Charles River Associates», «Compas Lexicon» et «Law & Economics Consulting Group» font des milliards de bénéfices  en vendant les services d’experts universitaires.

Voici deux banquiers ayant fait appel à eux : Ralph Ciofi et Matthew Tannin, gérants des fonds spéculatifs chez Bear Sterns et, poursuivis pour fraude. Après avoir fait appel à Analysis Group, ils sont acquittés…

Glenn Hubbard est payé 100, 000$ pour témoigner en leur faveur…

(s’adressant à Hubbard)

—Pensez-vous que les sciences économiques ont un problème de conflit d’intérêts ?

Glenn Hubbard

—Je ne suis pas certain de comprendre votre question (qui est pourtant, bien claire!)

Matt Damon

—Pensez-vous qu’une large fraction (voire, faction)des enseignants en économie ONT DES CONFLITS D’INTÉRÊTS POURVANT FAIRE DOUTER DE LEUR INTÉGRITÉ ?

Glenn Hubbard

—Oh, je vois… J’en doute. La plupart des économistes universitaires ne sont pas des hommes d’affaires aisés.

 

Matt Damon

Hubbard gagne 250, 000 $ par an en siégeant au CS de Met Life et il a siégé sur celui de Capmark, un des leaders du crédit immobilier durant la bulle et qui a fait faillite en 2009.

Il a aussi conseillé NOMURA SECURITIES, KKR FINANCIAL CORPORATION et bien d’autres sociétés financières…


Matt Damon

LAURA TYSON (qui a refusé d’être interviewée) enseigne à l’université de Berkeley en Califormie.

Elle dirige les conseillers économiques puis préside le conseil économique sous Bill Clinton.

Peu après avoir quitté le gouvernement elle siège au CA de Morgan Stanley qui lui verse 350, 000 $ par an!

 

RUTH SIMMONS, présidente de Brown University  gagne plus de 300, 000$ par an en siégeant au CA de Goldman Sachs…

 

LARRY SUMMERS qui , au trésor a beaucoup contribué à  la dérèglementation des dérivés toxiques devient président de Harvard en 2001.

De Harvard, il gagne des millions en conseillant des fonds spéculatifs et d’autres millions pour des discours et des conférences payés en majorité par des banques d’affaires.

D’après la  déclaration qu’il a déposée, le patrimoine de Summers atteint entre 16.5 et 39.5 millions de $.

 

FREDERIC MISHKIN  est à la Colombia Business School après avoir quitté la FED, il déclare quant à lui, un patrimoine compris entre 6 et 17 millions de $.

(s’adressant à Mishkin)

—En 2006,  vous avez coécrit une étude du système financier Islandais…

Frederic Mishkin

—Oui…

Matt Damon

—L’Islande est un pays évolué, doté d’excellentes institutions, on y trouve peu de corruption, c’est un état droit à économie convertie à la libéralisation financière… Réglementation et surveillances prudentielles de qualité…

F. Mishkin

Là était l’erreur. Il est apparu que, réglementation et surveillance prudentielles n’étaient pas à la hauteur!

Matt Damon

—Qu’est-ce qui vous fait croire ça ?

F. Mishkin

—On s’en remet aux informations qu’on a et l’opinion générale voulait que l’Islande ait d’excellentes institutions et soit très évoluée…

Matt Damon

—Qui vous l’a dit? Quelles recherches aviez-vous faites?

F. Mishkin

—On parle à des gens, on se fie à la banque centrale qui, finalement n’a pas été à la hauteur. Et clairement…

Matt Damon

—Pourquoi vous être fié à la banque centrale?

F. Mishkin

—On s’en remet aux infos qu’on a…

Matt Damon

—Combien ça vous a rapporté, cette étude ?

F. Mishkin

—J’ai été payé… Le montant est du domaine public.

Matt Damon

Frederic Mishkin a reçu 124, 000 $ de la chambre de commerce Islandaise pour écrire cette étude (plutôt biaisée, comme on le soupçonne).

(…à Mishkin)

—Sur votre CV, le titre du rapport «Stabilité Financière en Islande»» devient «Instabilité Financière en Islande»… ?

F. Mishkin

—Oh, je ne sais pas pourquoi, mais les coquilles çà arrive!

 

Glenn Hubbard

—Ce qu’il faudrait c’est que toute personne faisant des recherches révèle ses éventuels conflits d’intérêts financiers avec ces recherches.

Matt Damon

—Mais, si je ne m’abuse, rien ne l’y oblige ?

Glenn Hubbard

—Je ne vois pas qui pourrait ne pas en faire mention? Ce serait s’exposer à une lourde sanction professionnelle.

 

Matt Damon

—Je n’ai vu, mentionné nulle part, que vous aviez été payé par la chambre de commerce Islandaise pour écrire cette étude?

F. Mishkin

—Eh…non ?…

Matt Damon

—Bon, OK !

Richard Portes, le plus connu des économistes britanniques, professeur à la London Business School a également été chargé par la chambre de commerce Islandaise en 2007, d’écrire un rapport VANTANT LE SECTEUR FINANCIER ISLANDAIT…!

 

Richard Portes

—Ces banques ont de fortes liquidités, elles on même spéculé sur la chute de leur propre devise ! Ce sont de solides banques, leur financement est assuré pour l’année. Elle sont bien gérées…

 

Matt Damon

Tout comme Mishkin, Portes ne révèle pas avoir été payé par la chambre de commerce Islandaise.

(s’adressant à John Campbell)

—Harvard exige-t-elle la mention de conflits d’intérêts dans les publications de ses professeurs ?

John Campbell (Directeur de Harvard Economic School)

—Pas à ma connaissance.

Matt Damon

—Demandez-vous à ces gens de signaler les rémunérations de leurs activités externes ?

John Campbell

—Non.

Matt Damon

—Ne croyez-vous pas que c’est un problème ?

John Campbell

—Je ne vois pas pourquoi !

Matt Damon

—Que Martin Feldstein siège au CA de AIG, ou, Laura Tyson chez Morgan Stanley, que Larry Summers reçoive 10 millions $ par an de la part des sociétés financières : hors sujet ?

John Campbell

—Oui, en gros : hors sujet !

 

Matt Damon

—Vous avez écrit nombre d’articles sur un large éventail de sujets… Vous n’avez jamais crû bon d’étudier le risque à ne pas règlementer les couvertures de défaillances ?

Martin Feldstein

—Jamais

Matt Damon

—Même question à propos des hautes rémunérations de la gouvernance d’entreprise, des conséquences des dons politiques…

Martin Feldstein

—Je ne crois pas que j’aurais eu quelque chose à ajouter à ces débats…

Matt Damon

—J’ai votre CV sous les yeux. Il me semble que la majorité de vos activités externes consiste en services de conseil et d’administration pour le secteur financier. Ne diriez-vous pas cela ?

 

Glenn Hubbard

—Je crois que mes clients en consulting ne figurent même pas sur mon CV.

Matt Damon

—Qui sont-ils ?

Glenn Hubbard

—Je ne crois pas devoir vous le dire.

Matt Damon

—OK…

Glenn Hubbard

—Encore quelques minutes et cet entrevue est terminée !

 

 

Matt Damon

—Conseillez-vous des sociétés financières ?

Frederic Mishkin

—Oui.

Matt Damon

—Et… ?

Frederic Mishkin

—Et… je ne veux pas entrer dans ces détails !

 

Matt Damon

—Y compris d’autres sociétés financières ?

Glenn Hubbard

—Possible…

Matt Damon

—Vous ne vous souvenez pas ?

Glenn Hubbard

—Cette interview n’est pas un interrogatoire ! J’ai eu la politesse de vous recevoir bêtement. Il vous reste 3 minutes. Mettez-y le paquet !

 

Matt Damon

En 2004 au plus fort de la bulle, Glenn Hubbard coécrit un article retentissant avec William Dudley, économiste en chez de Goldman Sachs.

Hubbard y vante les dérivés de crédit et la chaine de titrisation censés améliorer la répartition du capital et renforcer la stabilité financière.

Il parle de VOLATILITÉ ÉCONOMIQUE RÉDUITE et déclare que les récessions sont moins fréquentes et plus faibles.

«Les dérivés de crédit préservent les banques des pertes et aident à répartir les risques» (ose-t-il écrire avec arrogance!)

(s’adressant à John Campbell…)

—Un chercheur en médecine écrit in article disant : pour soigner cette maladie, il faut prescrire tel médicament. Il s’avère que ce médecin reçoit 80% de ses revenus du fabricant de ce médicament. Ça ne vous dérange pas ?

John Campbell

—Je pense qu’il est, bien sûr, important de révéler le hum… la… c’est un peu différent des ca que nous évoquons ici car… hum… hum…

 

Matt Damon

Les présidents et recteurs des universités Harvard et Colombia on refusé de commenter les conflits d’intérêts des professeurs. Ni l’un ni l’autre n’a souhaité être interviewé.

(s’adressant à Charles Morris…)

—Qu’est-ce que cela indique sur la science économique ?

Charles Morris

—Qu’elles sont sans rapport avec la réalité. Et d’ailleurs je crois que c’est une grande partie du problème !

 

OÙ EN EST-ON ?

 

Matt Damon

Le pouvoir grandissant de la finance américaine fait partie d’un changement plus vaste en Amérique. Depuis les années 80, les E.U. voient leurs inégalités se creuser et leur domination économique décliner.

Des sociétés comme GM. Chrysler et US Steel autrefois le noyau de l’économie américaine sont mal gérés et cèdent le pas à la concurrence étrangère.

Alors que les pays comme la Chine ouvrent leur économie, les sociétés américaines délocalisent vers l’étranger pour économiser.

Pendant des années les 660 millions d’habitants des pays développés étaient protégés de toutes la réserve de main d’œuvre du reste du monde.

Soudain, le rideau de bambou et le rideau de fer sont levés et voilà 2,5 milliard de gens en plus!…

Les ouvriers américains sont licenciés par dizaines de milliers.

Notre base manufacturière a été détruite en quelques années.

L’industrie manufacturière déclinant, d’autres se développent dans les technologies de l’information où les emplois bien rémunérés sont légion mais, exigent un certain niveau d’études (supérieures) et de compétences.

Et pour l’américain moyen, l’université devient de plus en plus inaccessible.

Les grandes universités comme Harvard ont des milliards dans leur fonds de dotation alors que le financement de l’université publique chute et que ses frais de scolarité augmentent.

Dans les universités publiques de Californie les frais de scolarité sont passés de 650$ à 1970 $ à plus de 10, 000$ en 2010.

De plus en plus, ce qui détermine si un américain ira à l’université, ce sont ses possibilités de financement. En même temps, la politique fiscale évolue en faveur des riches.


Bush

—Quand je suis entré en fonction, je trouvais les impôt excessifs et c’était vrai…

 

Matt Damon

Le changement le plus radical : LES BAISSES D’IMPÔTS DE GLENN HUBBARD, alors premier conseiller économique de Bush. NETTE DIMINUTION DE L’IMPÔT SUR LA PLUS-VALUE MOBILIÈRE ET LES DIVIDENDES, SUPPRESSION DES DROITS DE SUCCESSION.

Bush

—Notre plan global a fait économiser près de 1.1 milliard (et perdre plus de 700 milliards en 2008) aux travailleurs, familles, investisseurs et entrepreneurs…

 

Matt Damon

Baisses d’impôts profitant surtout aux plus riches : 1 % des américains.

 

Bush

—À bien des égards, c’était le pivot de notre politique de relance (à la con!)

 

Matt Damon

Les inégalités de richesses aux E.U. sont aujourd’hui les plus fortes au monde développé.

Les familles américaines réagissent de deux façons : en travaillant davantage et en s’endettant.

La classe moyenne étant de plus en plus à la traîne, il a une pression politique pour compenser cela en facilitant le crédit…

 

Raghuram Rajan

—En facilitant le crédit…

 

Bush

—«You don’t have to have a lazzy home…»! (traduction libre : vous n’êtes plus obligés de vivre dans des taudis).

Même en gagnant peu, on peut avoir une aussi belle maison que le voisin…

 

Matt Damon

La famille américaine emprunte pour payer maison, voitures assurances, éducation, santé et autres biens.

 

Charles Morris

—90% de la population a régressé entre 1980 et 2007. Tout a bénéficié à la tranche supérieure du 1% !

 

Matt Damon

Pour la première fois de l’histoire, l’américain moyen fait moins d’Études et est moins riche que ses parents… !

 

Obama

—L’ère de cupidité et d’irresponsabilité à Wall Street et à Washington a causé une crise financière plus grave que toutes celles survenues depuis la dépression (de 29).


Matt Damon

Quand la cris éclate juste avant les élections de 2008, Obama cite la cupidité de Wall Street et les failles règlementaires comme exemple d’un besoin de changement…

 

Obama

—Le laxisme de Wall Street et de Washington nous a précisément mis dans ce pétrin.

 

Matt Damon

Une fois élu, Obama évoque la nécessité de réformer la finance…

 

Obama

—Il faut un régulateur systémique, des exigences de capitaux, une agence de protection financière du consommateur. Il faut changer la «culture Wall Street»…

 

Matt Damon

Mais, enfin promulguées à la mi 2010, les réformes financières sont timides et sur certaines questions clef, comme les agences de notation, le lobbying et les rémunérations, rien de significatif n’est proposé !

 

Charles Morris

—Au sujet d’Obama et des réformes règlementaires, ma réponse en un mot serait : ha !. Il y a très peu de réformes !

Matt Damon

—Pourquoi ?

Charles Morris

—C’est un «gouvernement Wall Street» !

 

Matt Damon

Obama nomme Timothy Geithner (président de la FED à New-York ; il est de ceux, avec Paulson,  qui ont forcé AIG, sans négocier, à rembourser les «couvertures de défaillances» sans poursuivre Goldman Sachs, pour une somme de 150 milliards), secrétaire au Trésor.

Lorsque Tim Geithner témoigne lors du processus de sa confirmation à la tête du Trésor, il a dit : «je n’ai jamais été un régulateur». Il ne comprenait donc pas sa fonction de président de la FED de New-York.

(Geithner a refusé d’être interviewé)

 

Le nouveau président de la Fed à New-York : William Duddley, ex économiste en chef de Goldman et coauteur avec Glenn Hubbard d’un «éloge des dérivés».

 

Son directeur de cabinet est Mark Patterson, ex lobbyiste pour Goldman.

 

Un de ses conseillers est Lewis Sachs qui dirigeait Tricadia, une société très occupée à parier contre les titres de crédits qu’elle vendait…!

 

Pour diriger la CFTC Obama choisit Garry Gensler, ancien cadre chez Goldman et, artisan de la «non régulation des dérivés»…

À la tête de la SEC (Security Exchange Commission), Obama nomme Mary Shapiro, ex PDG de la FINRA (l’organisme d’autorégulation des banques d’affaires – comme si un enfant pouvait s’autogérer devant un plat de bonbons!)

 

Le secrétaire général d’Obama, Rahm Emanuel, a gagné 320, 000$ en siégeant au CA de Freddie-Mac!

 

Martin Feldstein (un des architectes de la dérégulation et de la dérèglementation ; siège aussi au conseil de AIG) et Laura Tyson (après avoir quitté le gouvernement Clinton, elle siège au CA de Morgan Stanley qui lui verse 350, 000 $ par an!) siègent au conseil consultatif sur la reprise économique (aussi bien dire qu’elle ne sera pas destinée à évoluer!)

 

Et le premier conseiller économique d’Obama est Larry Summers! (Larry Summers gagnera 20 millions de $ en conseillant (sans contraintes légales) un fonds de produits dérivés… Un vrai cauchemar!)

 

Les principaux conseillers économiques d’Obama sont CEUX QUI ONT CRÉÉ LA STRUCTURE DE DÉRÉGULATION ET DE DÉRÈGLEMENTATION.

 

William Buiter

—En voyant que Summers et Geithner allaient devenir conseillers de premier plan, j’ai su d’emble qu’on en resterait au statu quo!

 

Matt Damon

On refuse même de règlementer les rémunérations bancaires malgré l’insistance des gouvernements étrangers!

 

Christine Lagarde

La finance est une industrie de services qui devrait servir les autres avant de se servir elle-même!

 

Matt Damon

En septembre 2009 Christine Lagarde et les ministres des finances Suédois, Néerlandais, Luxembourgeois, Italien, Espagnol, et Allemand engagent les E.U. à règlementer strictement les rémunérations bancaires. En juillet 2010, le Parlement Européen promulgue de telles règlementations.

L’administration Obama n’a fait aucun commentaire.

 

Sharmal

—Pour eux (les américains), c’est un «contretemps»… Tout rentrera dans l’ordre (comme par enchantement!)

 

Obama

—Voilà pourquoi je le confirme dans ses fonctions de président de la FED (parlant de Bernanke; le cauchemar se poursuit!)

 

Matt Damon

En 2009 Obama réassigne Ben Bernanke à la présidence de la FED!

À la mi 2010, pas un seul cadre de la finance n’a été poursuivi au pénal ou même, arrêté!

Matt Damon

Pas de procureur spécial désigné, aucune institution financière poursuivie au Pénal pour fraude sur titres ou fraudes comptables. Rien!

L’administration Obama ne tente pas de récupérer les rémunérations (faramineuses) versées en «compensations» aux cadres des banques durant la bulle!

 

Eliot Spitzer

—J’envisagerais certainement des poursuite pénales contre les dirigeants de Countrywide, comme Mozilo, Goldman Sachs, Lehman Bro. Et Merrill Lynch!

Matt Damon

—Pour des procédures criminelles au Pénal?

Eliot Spitzer

—Oui. Elle seraient très difficiles à gagner. Mais ils pourraient y arriver en trouvant assez de «sous-fifres» pour dire la vérité!

 

Matt Damon

Dans un secteur où drogue et prostitution frauduleusement facturés en «frais professionnels» se consomment à grande échelle, il serait facile de faire parler les gens si on le voulait vraiment…

 

Kristin Davis

—Ils m’ont proposé de plaider coupable et j’ai accepté. Ils ne voulaient pas mes fichiers, ils ne voulaient rien.

Matt Damon

—Ils ne voulaient pas vos fichiers?

Kristin Davis

—Exact!

 

Robert Gnaizda

—Il y a une réticence à utiliser les vices privés des gens dans les affaires liées à Wall Street, pour les faire parler (de quelle immunité morale, légale et juridique jouissent ces gens-là?). Peut-être qu’après les cataclysmes récents cette attitude changera? Je suis mal placé pour juger…

 

Matt Damon

Les procureurs fédéraux n’ont pas hésité à utiliser les vices d’Eliot Spitzer pour le faire démissionner en 2008. Ils n’ont pas montré le même entrain concernant Wall Street…

 

Michael Capuano (Sénateur)

—Vous venez nous dire aujourd’hui : on regrette, on de se rendait pas compte, on ne le fera plus, faites-nous confiance!…

Et bien, il y a des gens dans ma circonscription qui ont braqué certaines de vos banques. Ils disent la même chose que vous! «Ils regrettent, ne se rendaient pas compte, ne recommenceront plus…»! Et il faudrait les croire?

 

Matt Damon

En 2009 alors que le chômage est au plus fort depuis 17 ans (1992), Morgan Stanley distribue plus de 14 milliards en bonus à ses employés et Goldman Sachs, plus de 116 milliards…

En 2010, les bonus sont encore plus élevés!

 

Andrew Sheng

—Au nom de quoi un «ingénieur financier» devrait-il être payé  entre 4 et 100 fois plus qu’un véritable ingénieur qui construit des ponts ?

Un ingénieur financier construit des rêves, des lubies. Et quand ces rêves tournent au cauchemar il n’est pas imputable et ce sont les autres qui paient !

 

Matt Damon

Durant des décennies, le système financier américain est stable et sût. Puis, quelque chose change. La finance se met à ignorer la société, à corrompre le système politique et elle plonge l’économie mondiale dans une crise désastreuse.

Nous évitons la catastrophe à un cout exorbitant et nous nous relevons.

Mais les hommes et les institutions responsables sont toujours là, EN PLACE ET CELA DOIT CHANGER!           

Ils diront qu’on a besoin d’eux et que ce qu’ils font est incompréhensible pour nous (ce l’est en effet, quand on découvre avec quel cynisme ils nourrissent leur cupidité!).

Ils vous diront que ça n’arrivera plus.

À coups de milliards ils combattront les réformes !

Ce ne sera pas facile… mais il y a des choses qui valent un combat !

 

Ce film a été écrit, produit et réalisé par Charles Ferguson. Narration et entrevues, avec la participation de Matt Damon.

 

Transcription (et commentaires personnels) par : Jack Russel 

19 novembre 2011

La technologie

La technologie finira peut-être par me dépasser mais elle ne me rattrapera jamais! (Drac)

DR-kropped

19 novembre 2011

Les médicaments utilisés en psychiatrie font-ils plus de tort que de bien?

Les «psychotropes» aident-ils ou nuisent-ils à la société?

Vous ou l'un de vos proches auriez été diagnostiqué schizophrène? Votre médecin vous aurait alors prescrit une médication que, selon son évaluation, vous auriez à consommer pour le reste de vos jours?

Robert Whitaker vous demande de remettre en question cette décision. Dans son dernier livre, «Anatomie d'une Épidémie : Balles Magiques (cartouches), Médicaments Psychiatriques  et l'Étonnante Prolifération des Maladies Mentales en Amérique», il révèle que l'approche traditionnelle pour traiter les maladies mentales ne fonctionne pas.

Il ose confronter le milieu médical ainsi que plusieurs patients sur cette question, que certains craignent d'explorer.

Dès le début de sa conférence, il met son auditoire en garde de manière claire et catégorique, de ne pas renoncer à la médication qui leur est prescrite. Il souhaite avant tout que son discours servent à initier un échange, une réflexion.

Si la société ainsi que le corps médical insistent pour traiter les patients avec une médication à long terme ou à vie, ne serait-il pas souhaitable, propose-t-il, que la société exige alors qu'on effectue des recherches plus empiriques qui démontrent de façon indéniable, que de telles prescriptions soient efficaces?

 

Appuyée sur des données d'études cliniques, effectuées par des instituts de réputation sérieuse, Whitaker, par le biais de sa recherche, invite l'auditoire à s'interroger sérieusement sur ces questions :

 1. Est-ce que les médicaments  spécifiquement destinés à traiter la schizophrénie sont efficaces ou nocifs?

 2. D'où vient la conviction que la maladie mental découle d'un déséquilibre chimique (du cerveau) et, cette théorie est-elle démontrée de façon scientifique ?

 3. Serait-il envisageable d’imaginer que la consommation prolongée de ces médicaments  soit la cause du problème à long terme? Si cette médication fait des miracles, pourquoi en effet  ne voit-on pas plus de patients guérir,  s'améliorer et vivre use existence plus équilibrée?

 

La médication aide ou nuit au traitement?

Pour répondre à cette question, Whitaker s'appuie sur deux études effectuées par l'OMS (Organisation Mondiale de la Santé). La première étude s’est échelonnée sur une période de deux ans pendant lesquelles on comparait les résultats des traitements diffusés aux patients souffrant de schizophrénie des pays pauvres comme l'Inde, le Nigéria ou la Colombie à ceux des patients des États-Unis.

Et devinez quoi?…

Après leurs premières crises de schizophrénie, la patients des pays pauvres s'en tirent nettement mien que ceux des pays riches. Selon l'OMS, il serait fort probable que les patients des pays riches ne guériront jamais complément de leur schizophrénie.

Les chercheurs de l'OMS n'étaient pas convaincus à priori, de la valeur du résultat de leur étude. Ils estimaient que les gens pauvres étaient naturellement plus enclins à respecter les consignes de leur médecin, concernant leurs prescriptions médicales, contrairement aux gens riches. Il ont alors entrepris une étude répartie sur cinq ans de manière à vérifier leurs hypothèses.

En bref, pour les deux catégories de patients, riches et pauvres, les médicaments n’ont été prescrits que dans la phase la plus critique de la maladie, soit dans les salles d’urgences alors qu’un traitement ponctuel était requis.

Par la suite, seulement 17% des patients des pays pauvres ont reçu des prescriptions prolongées. Les reste des patients étaient traités par une approche «psycho-sociale». Cela signifiait que la famille et les proches du patients participaient aux soins et à l’accompagnement du patient, dans sa guérison. Les chercheurs de l’OMS furent les premiers à évaluer que les patients souffrant de schizophrénie sans médication prolongée se portaient mieux et progressaient mieux que ceux qui étaient sous médication.

Une étude fondamentale, effectuée en 1994 à l’Université de Harvard concluait que le taux de réussite de guérison de la schizophrénie par un traitement à long terme déclinait depuis quinze. Malgré l’apparition de soi-disant médicaments miracles, le taux de réussite de ces traitements n’était pas supérieur à celui des années 1900, alors qu’on soignait le patients par l’hydrothérapie !

 

En 1955 lors de l’apparition de la Thorazine (Chlorpromazine[1]), le premier antipsychotique, on comptait 213 patients Américains atteints de psychose, par groupe de 100, 000 individus.

À l’arrivée du Prozac (l’étape suivante à l’échelle de l’amélioration médicamenteuse) en 1987, On comptait alors 543 patients sur cent milles. Comme l’explique Whitaker : si la thérapie utilisée avait réussi, le taux de guérison aurait du se stabiliser ou à tout le moins, diminuer la croissance des cas de psychose et permettre aux patients de réintégrer une vie plus normale, de retrouver leur emploi. Or pendant les vingt dernières années, les cas de maladies psychotiques ont augmenté de 250%, selon les rapports de la USA SSA (USA, Social Security Administration)!

En 1987, l’année du «Prozac», on comptait 1.25 millions d’Américains souffrant de maladies mentales. En 2011, ce chiffre grimpe à 4.5 millions.

Ces statistiques ne supportent pas de manière évidente, le message envoyé par le corps médical, sur l’efficacité de la consommation de médicaments à long terme. Au contraire.

La maladie mentale est-elle vraiment liée à un déséquilibre chimique?

Depuis des années on cherche à nous faire croire que la médication «anti-pshychotique» (anti-dépresseurs et autres) équivaut à l’insuline pour les diabétiques ou à une paire de lunettes pour un myope et qu’elle agit pour contrebalancer les dérèglements chimiques du cerveau.

Cette théorie a pris naissance en 1954 raconte Whitaker, à l’apparition de la Thorazine (Largactil, au Canada) utilisé alors comme tranquillisant. D’autres médicaments (la plupart destinés à combattre les infections et ayant pour effets secondaires, d’altérer l’état mental des patients) sont apparus et la psychiatrie s’est engagée dans une étrange métamorphose.

Au début de cette période, personne ne savait exactement ce qui allait se développer jusqu’à ce que les chercheurs déterminent que des médicaments tels que le Largactil affectaient les neurotransmetteurs[2] du cerveau en diminuant les niveaux de la dopamine[3].

Ces mêmes chercheurs ont émis l’hypothèse que les psychoses étaient causées par un excédent de dopamine. Bref, au lieu de développer un médicament qui traitait l’anomalie, «l’anomalie» devenait l’hypothèse qui s’ajustait au médicament!…

De façon théorique, cette assertion n’était pas si mauvaise en soi. Après tout, beaucoup de découvertes scientifiques naissent d’hypothèses parfois saugrenues. Cependant, après quelques décades consacrées à démontrer cette hypothèse, les chercheurs tirent encore dans le vide. En réalité, ce qu’ils ont démontré  c’est que les patients ne montrent aucun déséquilibre chimique avant d’avoir consommé ces neuroleptiques! De fait, les neurotransmetteurs perdent le contrôle à cause de la médication.

 

Se peut-il que ces médicaments (neuroleptiques) créent plus de problème en accentuant la maladie?

Pour répondre à cette question Whitaker évoque la période précédant l’arrivée de la médication. Au Delaware, entre 1945 et 1955, près de trois-quarts des patients hospitalisés pour des raisons de maladie mentale pouvaient réintégrer la société après six ans de soins psychiatriques sans médicaments.

À partir de cette période, études après études on note que les antipsychotiques ne fonctionnent efficacement que pour des interventions ponctuelles de court terme. L’usage prolongé de ces médicaments par contre, agit au détriment de la maladie et retarde la guérison.

Lors d’une étude effectuée au début des années 70, certains patients (soufrant de psychoses) furent choisis au hasard et répartis en deux groupes. Le premier recevait un médicament «placebo» en guise de suivi au traitement alors que le second recevait une véritable médication.

On a relevé que 73% des patients à médication réelle récidivaient et étaient ramenés en clinique. Par ailleurs, seulement 8% des patients traités au «placebo[4]» sont revenus en clinique.

Ce sont deux recherches effectuées à McGill qui ont permis de déterminer ce qui se produisait. Les docteurs Guy Chouinard et Barry Jones ont observé que le cerveau cherchait à compenser l’obstruction des récepteurs de la Dopamine D2[5] en augmentant la densité des récepteurs d’au moins 30%, ce qui rendait les patients plus vulnérables aux rechutes et à la maladie de Parkinson, particulièrement à l’étape du sevrage.

La recherche entreprise par le docteur Nancy Andreasen s’est avérée encore plus inquiétante. À l’aide de la technologie d’imagerie à résonance magnétique (IRM) elle a pu observer une diminution du cerveau chez les patients schizophrènes abonnés à la médication psychotrope. Dans une entrevue donnée au New York Times elle déclarait «Le cortex préfrontal reste bloqué par la médication et ne peut pas se dilater normalement. Cela réduit les symptômes de psychose mais en même temps, entraine une lente atrophie du cortex».

Lorsque cet état s’aggrave, au lieu de diminuer les médicaments, on en ajoute d’autres. Les patients se retrouvent dans un cercle vicieux où une drogue sert à en atténuer une autre. Ces patients peuvent consommer alors de 6 à 7 médicaments par jour, chacun servant à réduire les effets secondaires du précédent.

Whitaker met en relief le rôle des compagnies pharmaceutiques dans la prolifération de tels médicaments. Il évoque une étude internationale conduite par 37 pays sous la direction d’Eli Lilly, en 1999.

On se souvient de l’étude de l’OMS qui démontrait que les patients les plus pauvres et qui recevaient moins de médication s’en sortaient mieux que les plus riches, hyper médicamentés. Il semble, selon Eli Lilly, que cette différence du taux de guérison s’estompe, dès qu’intervient la prescription de médicaments antipsychotiques.

 

En conclusion on peut se demander la question suivante : Si les données des études empiriques menées sur l’usage de la médication antipsychotique démontrent qu’elle est nocive, pourquoi cette médication reste-t-elle encore l’option privilégiée?

Note : Si vous croyez que cette information ne s’applique qu’aux médicaments antipsychotiques, nous vous suggérons la lecture de : Anatomy of an Epidemic. Dans cet ouvrage, Whitaker examine la prolifération des drogues et médicaments contre l’anxiété, la dépression, la bipolarité, et le déficit d’attention chez les enfants.

 

Opinion de l’Éditeur :

À la lecture de cet article et en m’appuyant sur une expérience personnelle comme accompagnateur d’une personne en détresse psychologique, je me sens obligé de signaler cette observation au sujet des patients souffrant de problème psychiatriques qui, après un soulagement temporaire, sont enclins à prolonger la consommation de leurs médicaments à la suite d’une suggestion de leur médecin. Au fil de cet article, on constate par ailleurs que l’usage prolongé de médication ne fait qu’aggraver le problème au lieu de le résoudre, comme l’ont démontré, plusieurs recherches empiriques sur la question.

Les proches, les amis et les médecins qui accompagnent les patients psychoses devraient considérer avec soin, le résultat de ces recherches et favoriser une thérapie «psycho-sociale» au détriment d’une médication prolongée.

Le médecin ne devrait jamais oublier son engagement professionnel en veillant au bien-être de son patient et non, en aggravant sa situation par la prescription de médicaments dont les effets réels sont sérieusement remis en question.

(Traduction : Drac)


Substance chimique (appelée également neuromédiateur), fabriquée par l’organisme et permettant aux cellules nerveuses (neurones) de transmettre l’influx nerveux (message), entre elles ou entre un neurone et une autre variété de cellules de l’organisme (muscles, glandes). Les neurotransmetteurs constituent le langage du système nerveux, permettant à chaque neurone de communiquer avec les autres. C’est de cette façon que se fait le traitement de l’information : les messages passent à travers les cellules possédant la capacité de fabriquer ces substances dans l’organisme. La colère, la faim, le sommeil, mais également la pensée, la réflexion sont les résultats de l’action de ces molécules de communication.

[3] (http://en.wikipedia.org/wiki/Dopamine)

[4] La façon dont est donné un placebo à un patient a une incidence sur son effet. Il semble que plus le coût du placebo est élevé pour le patient, plus l'effet placebo est important : 85 % des bénévoles du groupe ayant avalé une pilule à 2,50 dollars notent une réduction de la douleur causée par des décharges électriques, contre seulement 61 % pour ceux ayant pris la même pilule présentée en promotion.

[5] (http://en.wikipedia.org/wiki/Dopamine_receptor_D2)

19 novembre 2011

De quel côté l'avenir se présente-t-il?

DR-kropped

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19 novembre 2011

Mes jours sont comptés

Depuis quelque temps, je me fais souvent cette réflexion «mes jours sont comptés, mais pas par moi...». Ce qui m'appartient à moi, c'est de bien, de mieux les remplir!

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Clabotinage
  • Claboter. En argot : mourir. (...) Mon cher, quand un de ces haricots-là me doit quatorze sous, il les sort un à un... Ça dure dix minutes. Il attend entre chaque sou, pour voir si par hasard je ne claboterai pas avant la fin! … H.-R. Lenormand, Le Simou
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